Harmony Energy construit à Nantes le plus grand parc de stockage d’électricité par batteries en France

Harmony Energy, un des leaders en Europe dans le stockage d’énergie, a démarré en septembre 2024 la construction du parc de Cheviré à Nantes, qui devrait être pleinement opérationnel à l’hiver 2025. Le parc de Cheviré aura la capacité de stockage la plus importante en France, avec des batteries bénéficiant de la technologie Tesla Megapack d’une puissance de 100 MW, stockant une énergie de 200 MWh. Il sera en mesure de soutirer et restituer l’équivalent de 2 heures d’électricité pour alimenter 170 000 foyers, soit plus que la ville de Nantes. Ce seront les premières batteries d’une telle capacité jamais installées en France. Une aubaine pour le pilotage des énergies renouvelables !

 

Situé dans le port de Nantes Saint-Nazaire sur le site de l’ancienne centrale thermique fossile de Cheviré, en fonctionnement de 1954 à 1986 et alimentée au charbon, gaz et pétrole, le parc de Cheviré sera un symbole emblématique de la transition énergétique.

 

Un maillon crucial dans la stratégie de déploiement des énergies renouvelables

 

Le stockage d’énergie par batteries est aujourd’hui un maillon crucial dans la stratégie de déploiement des énergies renouvelables. « Ce n’est pas seulement un accomplissement notable pour Harmony Energy, le projet marque surtout une étape significative pour le système énergétique français. Il s’agit de la première installation de stockage par batteries de cette envergure en France ! » s’enthousiasme Andy Symonds, président de Harmony Energy France. Des installations de stockage d’énergie par batteries seront nécessaires dans toute la France pour fournir des services essentiels et accompagner l’évolution rapide du paysage énergétique. Elles faciliteront l’électrification, l’intégration des énergies renouvelables, la sécurité de notre approvisionnement et le contrôle des coûts. « Si nous voulons substituer les énergies renouvelables aux combustibles fossiles dans notre mix énergétique, nous devons aussi intégrer de la flexibilité dans le système afin de maintenir la stabilité du réseau et garantir un approvisionnement continu en électricité. C’est exactement ce que ce projet accomplira en équilibrant l’offre et la demande. Nous sommes impatients de mettre ce parc en service l’année prochaine, le premier d’une série de projets que nous comptons livrer sur le sol français. » poursuit le président.

 

 

Parc de stockage de Cheviré : 364 000 tonnes équivalent CO2 évitées sur 20 ans

Implantée sur la rive gauche de la Loire, en aval de Nantes, la centrale thermique fossile de Cheviré, a été exploitée par Électricité de France (EDF) de 1954 à 1986. Alimentées au charbon et au fuel, acheminé par oléoduc, puis au gaz naturel à partir de 1958, les chaudières consommaient des centaines de milliers de mètres cubes par an de gaz de Lacq.  « Situé précisément à l’endroit précédemment occupé par une centrale électrique à combustibles fossiles, le système de batteries de 100 MW aura la capacité de stocker l’équivalent des besoins en électricité d’environ 400 000 personnes pendant 2 heures. Ainsi, en partant d’un site historiquement associé à de fortes émissions de CO2, le parc de Cheviré transformera le site en exactement le contraire, en évitant près de 364 000 tonnes équivalent CO2 sur 20 ans, soit l’équivalent de l’empreinte carbone de 41 000 personnes chaque année » souligne Clément Girard, Directeur des Opérations.

 

Les parcs de stockage ont une très forte densité énergétique rapportée à leur emprise au sol

 

À ce jour, une capacité d’environ 1 GWh de stockage par batteries est opérationnelle en France. La réalisation du parc de Cheviré représente ainsi un gain d’environ 20% en matière d’énergie d’installée. Pour soutenir le déploiement de la production des énergies renouvelables en France, le besoin total anticipé par le gestionnaire du réseau français RTE en stockage d’énergie par batteries est de l’ordre de 12 à 15 GW à horizon 2050. Les parcs de stockage multi‐mégawatts ne représentent cependant pas une menace en termes de consommation ou d’artificialisation des sols. Avec une très forte densité énergétique rapportée à leur emprise au sol, seuls 150 hectares au sol environ seraient nécessaires pour atteindre les objectifs nationaux d’ici à 2050. Grâce à une disposition des équipements conçue pour minimiser l’emprise du projet, le parc de Cheviré couvrira les besoins équivalents à ceux de la ville de Nantes avec un seul projet et sur une surface de seulement 1,3 hectares. « La transition énergétique est une réalité pour Nantes Saint-Nazaire Port. Elle s’illustre à travers l’accueil des filières comme celle des énergies marines renouvelables ou encore de l’hydrogène. Accélérer cette transition pour faire face aux défis climatiques et énergétiques passe également par l’expérimentation de solutions énergétiques innovantes sur le domaine portuaire. Nous sommes heureux d’ajouter une nouvelle pierre à cet édifice avec l’accueil, sur le site portuaire de Cheviré, de l’un des leaders en Europe dans le stockage d’énergie, Harmony Energy, et l’implantation du plus grand parc de stockage d’électricité par batteries en France. » Jean-Rémy Villageois, Président du Directoire de Nantes Saint-Nazaire Port.

 

Stockage d’électricité : un système énergétique moins carboné, plus fiable et compétitif

 

La technologie du stockage par batteries est exploitée à petite échelle en France depuis 10 ans environ. Grâce à sa capacité d’absorption-restitution de l’électricité à la demande, le stockage présente aujourd’hui un caractère d’intérêt collectif par les services qu’il rend au réseau électrique national :

 

  • Il aide à stabiliser le réseau géré par RTE, évitant la déconnection (délestage) de certains usagers en cas d’instabilité.
  • Il permet d’ajuster en temps réel l’équilibre entre production et consommation, en injectant sur le réseau de l’énergie au moment où les utilisateurs en ont besoin.
  • Il contribue à stabiliser le prix de l’électricité distribuée aux usagers, en se substituant aux énergies fossiles et en déplaçant les pics de production journaliers vers des pics de consommation.
  • Il réduit l’empreinte carbone du réseau électrique et participe à l’indépendance énergétique nationale, en évitant de recourir aux énergies fossiles.

 

« Pour que le réseau électrique fonctionne, il est nécessaire d’avoir à tout moment une égalité parfaite entre consommation et production à l’échelle nationale. Historiquement, ce sont les centrales thermiques et hydrauliques qui ont joué ce rôle d’équilibrage. Les batteries ont vocation à venir remplacer les centrales les plus émettrices de CO2, tout en ayant un impact positif sur les prix de l’électricité. Le parc de stockage de Cheviré pourra rendre des services de régulation au Réseau de transport d’électricité (RTE) à l’échelle de la seconde, mais également faciliter l’intégration des énergies renouvelables à l’échelle de la journée en « déplaçant » les excès de production au moment des pics de consommation.

 

Le besoin en stockage va augmenter du fait de la croissance des énergies solaires et éoliennes

Comme le souligne RTE, le besoin en stockage va augmenter dans les prochaines années du fait de l’électrification des usages et de la croissance des énergies solaires et éoliennes. Il s’agira d’une brique essentielle pour assurer la fiabilité et la décarbonation du réseau, mais également pour éviter une forte volatilité des prix. » explique Clément Girard. Le réseau électrique est aujourd’hui bien souvent équilibré en périodes de pointe par des énergies fossiles, notamment le gaz. Depuis la guerre en Ukraine, la France a réduit ses importations de gaz russe pour les remplacer par de vastes quantités de gaz dit « naturel ». Pour une large part, il s’agit de gaz de schiste importé depuis les États-Unis. Pourtant, de tels projets de fracturation sont interdits en France en raison de leur impact désastreux sur l’environnement et la santé. Le développement de parcs de stockage par batteries en France permet donc de réduire l’impact environnemental à la fois direct et indirect du système énergétique français.

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