BayWa r.e. et VALOREM portent depuis 2021 avec INRAE deux projets de recherche sur la repousse de l’herbe sous panneaux solaires en condition agrivoltaïque. Les résultats de la première année d’études, présentés mardi 11 juin dernier lors de la conférence AgriVoltaics à Denver (États-Unis), confirment l’impact positif des panneaux solaires sur la production de biomasse.
Chaque développeur – BayWa r.e. et VALOREM – a mené les études sur deux de ses parcs solaires dans trois régions pédoclimatiques différentes. Les capteurs météorologiques sont installés depuis 2020 et la repousse de l’herbe est mesurée et analysée par deux ingénieures agronomes d’INRAE depuis 18 mois.
Qualité de fourrage améliorée sous panneaux
Le projet SOLAR, pour Solutions d’Optimisation et Leviers pour un Agrivoltaïsme Résilient, s’intéresse à deux parcs en climat méditerranéen et continental. En 2023, les résultats obtenus en été sur ces deux centrales Baywa r.e. ont montré :
- Une baisse de 3 à 4°C de température du sol sous les panneaux
- Une augmentation allant jusqu’à +11% d’humidité du sol sous panneaux
- Une qualité de fourrage améliorée sous panneaux (plus grande proportion en azote et en minéraux) avec une tendance à une meilleure digestibilité
Le projet LATOU étudie, sur la centrale de la Tour Blanche (24), l’impact de l’ombrage des panneaux sur 3 zones : sous les panneaux, en inter-rang et en intermédiaire. Il a permis de montrer :
- Une performance globale de + 30% de production de matière sèche en zone ombragée sur l’année ;
- La création d’un microclimat propice à la production de biomasse, notamment pendant les mois les plus chauds. En été, nous avons noté une température du sol en moyenne 4,8°C inférieure en zone intermédiaire par rapport à la zone témoin, ainsi qu’une humidité du sol plus importante.;
- Une meilleure qualité du fourrage issu des zones les plus ombragées. Les principaux indicateurs de constat sont une teneur en azote plus importante, ainsi qu’une digestibilité significativement supérieure en été
Une deuxième année d’étude pour confirmer les tendances pour les projets de R&D
La phase de tests se poursuit actuellement sur les deux parcs, de façon à évaluer l’impact des panneaux solaires sur un second cycle annuel. “Nous sommes impatients de connaître les résultats du second cycle d’études, mais il est intéressant de noter que dès le premier cycle, nous avons observé que l’effet protecteur des panneaux s’applique quel que soit le climat d’implantation et alors même que le niveau d’ensoleillement est différent” indique Amélie Stepec, ingénieure de recherche en agriphotovoltaïsme d’INRAE, en convention de partenariat avec BayWa r.e. et dédiée au suivi du projet SOLAR. L’enjeu sera aussi de rendre transposables et utilisables les résultats par les acteurs de l’énergie et de l’agriculture, afin de favoriser la mise en place et la réalisation de projets agrivoltaïques efficients.
« Confirmer la synergie positive entre photovoltaïque et agriculture »
“Ces premiers résultats vont être utiles à l’ensemble du secteur agrivoltaïque, car ils viennent confirmer la synergie positive entre photovoltaïque et agriculture. L’association est gagnante pour les agriculteurs qui peuvent faire pâturer leur bétail plus longtemps notamment pendant l’été où le fourrage présente une meilleure dynamique de pousse, avec une qualité nutritive supérieure par rapport au témoin. Continuer le suivi agronomique sur plusieurs cycles de production est aussi nécessaire pour confirmer ces résultats. ” indique Mathilde GAULIER, ingénieure de recherche en agriphotovoltaïsme d’INRAE, en convention de partenariat avec VALOREM. Les résultats des deux années d’études de ces deux projets de R&D alimenteront la base de données du Pôle National de Recherche Agri photovoltaïque pilotée et coordonnée par INRAE de Poitiers.