« Photovoltaïque : anatomie d’une nouvelle ère » : une 9ème édition record avec plus de 500 participants à Montpellier lors du Colloque national photovoltaïque organisé par le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Souveraineté industrielle, agrivoltaïsme, innovation, solarisation des bâtiments, renforcement des réseaux, emplois et compétences… autant de thèmes qui ont été débattus jeudi 30 mai dernier à l’occasion de l’événement. L’actualité brûlante du photovoltaïque et notamment cette menace qui planerait sur le S21, a attiré en masse les acteurs de la filière dont le Colloque annuel marque ainsi une 9ème édition record !
Si les interventions de la matinée ont permis de rassurer la filière, à court terme, sur l’évolution potentielle de l’arrêté tarifaire applicable au segment des toitures, hangars et ombrières (arrêté tarifaire dit « S21 »), les acteurs demeurent très vigilants sur la nécessité de ne pas casser la dynamique de développement d’un segment qui a largement fait ses preuves en bénéficiant aux territoires et au monde agricole en particulier. Le SER se réjouit de l’annonce faite d’une présentation au mois de juin au Conseil Supérieur de l’Energie du futur arrêté applicable aux projets situés sur terrains dégradés (dit « S24 »), plusieurs fois annoncé et très attendu également pour le déploiement du solaire au sol. Il intégrera une prime bas carbone c’est à dire un bonus financier pour les projets à contenu industriel français et européen. La mise en œuvre progressive est prévue au deuxième semestre 2024.
C’est en combinant l’ensemble de ces dispositifs avec celui des appels d’offres que les trajectoires de développement du solaire photovoltaïque en France pourront être respectées, conformément au rythme réaffirmé par le Gouvernement le mois dernier lors de la signature du Pacte Solaire à Manosque. Autre point abordé, la planification territoriale. Une cartographie sera mise en ligne sur le potentiel en toiture et au sol avec les enjeux connus, essentielle pour définir les zones d’accélération. La DGEC travaille étroitement avec la DGE sur ces sujets.
Côté AgriPV, la DGEC a émis l’idée de découper l’objectif global entre gros et petits projets, technologies et surfaces. Il n’est par ailleurs pas certain qu’il y aura un objectif AgriPV dans la prochaine PPE. Sur les AO, la DGEC est en recherche de critères pour répartir les installations entre ce qui ressemble à du bâtiment (plus haut, plus cher) et du sol (plus bas, moins cher). Il y aura aussi une éligibilité de l’agriPV au guichet ouvert. Il n’est pas exclu de mixer AO et autres mécanismes de valorisation. Après le décret, les arrêtés associés sur les sanctions et les technologies sont en train d’être finalisé pour publication dans les prochaines semaines.
Au lendemain de l’adoption du règlement européen Net Zero Industry Act (NZIA), la sécurisation d’un tissu industriel français et européen est cruciale pour la soutenabilité et la pérennité de cette filière d’avenir. A cet égard, la filière souhaite poursuivre un travail étroit avec l’ensemble des services de l’Etat et des autres partenaires (régulateur, gestionnaires de réseaux) pour faire du solaire un axe essentiel d’une stratégie industrielle forte. Et en toute logique, elle se félicite de l’annonce de la mise en œuvre par le Gouvernement de critères de résilience dans les procédures de soutien qui va permettre de concrétiser les engagements pris dans le Pacte Solaire.
« Cette journée a été enrichissante, tant par la qualité des intervenants que par la pertinence des échanges et la vague d’optimisme qui a émané des débats. Le nombre de participants démontre aussi l’extraordinaire vitalité de la filière solaire française. Il ne lui manque qu’une vision claire, portée dans une loi de programmation ambitieuse, et un cadre régulatoire stable, pour mobiliser tout son potentiel », déclare Jules Nyssen, président du SER. « Il est plus que jamais nécessaire de conserver un dialogue régulier entre la filière et l’administration et d’éviter à tout prix la politique des stop and go. Le solaire est l’énergie de ce siècle, nous ne devons pas passer à côté », ajoute Xavier Daval, président de la Commission solaire du SER.
Un sentiment partagé par Mickaël Delafosse, maire de Montpellier, qui a conclu son discours introductif du colloque  par cet aphorisme plein de bon sens. « Il nous faut à présent vaincre la France des procédures, pour enfin laisser émerger la France des projets ».