L’arrêté S21 a fixé la limite à 500 kWc pour le guichet ouvert des installations solaires sur bâtiment. Ce dispositif, hors appel d’offre est une incontestable réussite pour la filière solaire qui s’est donné les moyens – investissement, formation, recrutement – de participer activement au succès de la transition énergétique et à l’atteinte des objectifs fixés par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire à savoir 6 GW par an et 100 GW à horizon 2035. Des objectifs qui devraient être graver dans le marbre d’une PPE le plus rapidement possible. Question de lever toute incertitude juridique sur le sujet.
Mais voilà que Bercy qui a désormais pris en charge l’énergie et cherche partout des sources d’économies sous pression de la dette française et des agences de notation n’a trouvé rien de mieux que de jeter le trouble sur le S21 même si la DGEC se veut rassurante sur le sujet en évoquant les concertations à venir. N’empêche, la suspicion rôde à l’heure du vrai décollage de la filière et de la volonté de réindustrialiser le pays avec la création de gigafactories solaires. Le moratoire de 2010 encore dans toutes les têtes.
Mais quelle mouche a donc piqué Bercy avec le S21 ? Les systèmes solaires entre 100 et 500 kWc qui se développent majoritairement sur les toitures des PME industrielles ou artisanales profitent beaucoup à l’autoconsommation individuelle ou collective. Cela veut dire que 70 à 80% de l’électricité produite est autoconsommée et n’engage aucun mécanisme de soutien. Seule la vente marginale de surplus qui sécurise le financement auprès des organismes prêteurs, est concernée par cette quête effrénée d’économies. Une logique inepte purement budgétaire ! A l’instar du refus de la baisse de la TVA jusqu’aux installations 9 kWc d’ailleurs.
Les incertitudes qui planent autour du S21 posent également question quant à la publication annoncée du S24, en ligne de mire un guichet ouvert pour les « petites » centrales au sol de moins d’un MW. « Il serait dans la phase de la dernière étape avec une mise en œuvre progressive lors du deuxième semestre 2024 » assure la DGEC. Le S24 est un outil très attendu par les petites collectivités dont certains délaissés pourraient voir fleurir des champs de modules photovoltaïques. En recherche d’une forme de souveraineté énergétique ! Pour toujours plus d’autonomie des territoires qui deviendraient davantage maîtres de leur destin. Une belle ambition ! Alors pourquoi perpétuellement instiller le doute ? Comme un soupçon d’irrésolution…