Mobilité électrique et énergies renouvelables : 8 recommandations pour accélérer la dynamique croisée

Le secteur du transport routier en France connaît aujourd’hui une transformation profonde, marquée par une électrification croissante du parc automobile et par une accélération du déploiement des infrastructures de recharge. En parallèle, les pars photovoltaïque et éolien terrestre français ont atteint respectivement près de 20 GW et 22 GW de capacités installées fin 2023. Dans ce contexte, trois associations, l’Avere-France, ENERPLAN et le Syndicat des énergies renouvelables, ont uni leurs forces avec la collaboration du cabinet de conseil Wavestone, pour dresser un état des lieux des synergies entre l’essor de la mobilité électrique et la croissance de production d’énergie photovoltaïque, et ainsi formuler plusieurs recommandations aux pouvoirs publics afin de renforcer ces synergies. Ces recommandations sont aujourd’hui au cœur de l’étude “Mobilité électrique et énergies renouvelables : Destins croisés pour un avenir durable”. Décryptage !

Une électrification du parc automobile léger en pleine croissance

Le nombre d’usagers de véhicules électriques connaît aujourd’hui une envolée spectaculaire. Le cap du millionième véhicule électrique en circulation en France a été franchi en décembre 2023. Cette tendance devrait se maintenir dans les années à venir, avec plus de 8,5 millions de véhicules électriques en circulation en France d’ici 2030. Parallèlement, le déploiement des infrastructures de recharge s’ accélère. Plus de 118 000 points de recharge ouverts au public maillent aujourd’hui le territoire français. Ce nombre pourrait être compris entre 330 000 et 480 000 d’ici 2030.

Des prévisions ambitieuses de production d’énergies photovoltaïque et éolienne : roulons au solaire et à l’éolien
 

En parallèle, la capacité installée française d’énergies renouvelables – notamment photovoltaïque et éolienne – est en constante hausse. A la fin de l’année 2023, le parc photovoltaïque français a atteint près de 20 GW et l’éolien terrestre a dépassé les 20 GW. Selon les filières, les prévisions en capacité installée à horizon 2035 sont ambitieuses :

  • 115 GW pour l’énergie photovoltaïque ;
  • 48 GW pour l’éolien terrestre et 18 GW pour l’éolien en mer.

« Deux dynamiques grandissent sous nos yeux, l’électrification des modes de vie, en particulier de la mobilité, d’une part et l’essor historique des ENR d’autre part. C’est d’ailleurs logique : nous avons besoin rapidement et massivement de sécuriser et d’accroitre notre approvisionnement électrique : seules les renouvelables peuvent répondre au défi dans le délai imparti. Mais il faut faire mieux : les deux dynamiques ne doivent pas seulement être parallèles, elles doivent être combinées ! Demain, les ombrières et les toits solaires seront les stations électriques abordables de la mobilité bas carbone. Dès aujourd’hui, combinons ces solutions et roulons au solaire. » rappelle Daniel Bour, président d’Enerplan.

 

Alimenter des installations de recharge à l’aide d’énergies renouvelables : des solutions clés en main déjà disponibles sur le marché 

En 2021, lors de la première étude menée sur le sujet, le couplage d’installations de recharge de véhicules électriques avec des installations de production d’électricité renouvelable présentait déjà de belles perspectives en matière d’innovation et de développement. Aujourd’hui, des solutions clés en main ont été développées et sont désormais disponibles sur le marché. Dans de nombreux cas, l’énergie renouvelable est issue de panneaux photovoltaïques. Plus ponctuellement, elle peut également provenir d’éoliennes terrestres. Le couplage peut être déployé à plusieurs échelles : locale, zonale (un quartier) ou virtuelle.

Une technologie prometteuse, en particulier dans le secteur résidentiel individuel

C’est dans le secteur résidentiel individuel que l’étude pointe le plus grand potentiel de déploiement du couplage, à court terme. Ce potentiel peut être décuplé par :

  • le pilotage de la recharge, permettant de corréler la consommation aux variations de la production ;
  • l’essor des technologies Vehicle-to-Everything (V2X) ou encore du stockage stationnaire.

En parallèle, un déploiement sur les parkings privés d’établissements recevant du public et des entreprises, ainsi que pour les bornes de recharge rapide installées sur les aires d’autoroutes, s’avère tout à la fois souhaitable et envisageable. Pour Antoine Herteman, Président de l’Avere-France, « le couplage d’installations de recharge avec des installations de production d’énergie renouvelable offre des avantages potentiels inédits. Pour les propriétaires de maison individuelle, elle permet une autoconsommation maximisée. Pour les structures soumises à des obligations d’installation d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques et des obligations d’installation d’infrastructures de production d’énergie renouvelable, il permet de mutualiser les investissements à réaliser et d’en tirer le meilleur parti. »

Et Jules Nyssen, Président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) de conclure : « Energies renouvelables et mobilités électriques, c’est le tandem gagnant ! Cette étude sur le couplage de production EnR/IRVE nous livre toutes ses formidables potentialités en matière de développement et d’innovation. L’électrification du secteur des transports est déjà engagée, et d’ici 2030 plus de 8,5 millions de véhicules électriques seront en circulation en France. Face à ces nouveaux défis, les énergies renouvelables représentent une solution incontournable pour accompagner l’électrification des usages ».

Encadré

8 recommandations aux pouvoirs publics pour accélérer le déploiement du couplage d’installations de recharge électrique avec des installations de production d’énergie renouvelable

L’état des lieux dressé au sein de l’étude a permis de définir 8 recommandations aux pouvoirs publics pour accélérer le déploiement du couplage d’installations de recharge électrique avec des installations de production d’énergie renouvelable.

  • Harmoniser les règles de déploiement des EnR et IRVE.
  • Développer des incitations financières pour l’installation des sites mixtes et les solutions de recharge innovantes.
  • Réfléchir à une évolution des règles du TURPE qui reflètent mieux l’impact positif du couplage EnR/IRVE sur le dimensionnement du réseau de transport et de distribution.
  • Pérenniser les objectifs de la TIRUERT au-delà de 2030 pour favoriser le développement de la mobilité décarbonée.
  • Lancer des campagnes de communication publiques pour informer et promouvoir le déploiement des solutions couplées EnR/IRVE.
  • Mieux informer des contraintes réglementaires EnR et IRVE à venir.
  • Développer les expertises techniques pour la filière du couplage.
  • Préparer l’évolution des matériels.

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