L’enquête annuelle réalisée par la FEDENE Réseaux de chaleur & froid, premier syndicat des opérateurs publics et privés de réseaux de chaleur et de froid, avec le concours d’AMORCE, premier réseau national de collectivités territoriales et d’acteurs locaux engagés dans la transition écologique, et sous la tutelle du Service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition énergétique le montre à nouveau : les réseaux de chaleur et de froid maintiennent leurs atouts pour l’environnement et l’économie, surtout en temps de crise. Alors qu’attend-on pour les multiplier ?
De notre politique énergétique, un constat et une prévision s’imposent. Le premier parait convenu, presque suranné, tant il a été répété alors qu’il n’a jamais été autant d’actualité : la France ne parvient pas à se défaire des importations d’énergies fossiles qui creusent ses déficits commercial et, aidées par le bouclier tarifaire, public. Rien qu’en 2022, les importations énergétiques du pays ont plus que doublé pour dépasser 115 milliards d’euros. Les prévisions ne sont guère plus encourageantes : aucune accalmie n’est prévue. Les conflits qui se multiplient fragilisent les approvisionnements et les prix des énergies devraient rester élevés. Si nous souhaitons préserver l’économie française, tous ses acteurs doivent s’engager dans sa transformation. Mais par où commencer cette mue ? Yann Rolland, président de FEDENE Réseaux de chaleur & froid l’affirme : « Par un de ses besoins les plus élémentaires, celui qui concentre pratiquement la moitié de la consommation énergétique : la chaleur et le froid ! Transition énergétique, écologie, cohésion des territoires, économie…la production de chaleur à partir d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) locales est une priorité nationale ».
Disposer d’une chaleur sécurisée et durable
Se chauffer est de loin le premier usage d’énergie devant les transports et les usages spécifiques de l’électricité. Les trois quarts de l’énergie consommée dans un logement français sert à se chauffer et à prendre des douches chaudes. La production de chaleur dépend toujours et encore d’énergies fossiles importées dont l’approvisionnement est devenu incertain et les prix volatils. En 2022, contrairement à celles chauffées grâce aux EnR&R, locales et aux prix plus stables, plus de 80 piscines municipales ont dû fermer pour cause de facture énergétique trop élevée. De la même manière, les prix des énergies ont forcé certaines entreprises, de toutes tailles, à fermer ponctuellement leurs lignes de production.
Utiliser les EnR&R disponibles sur le territoire pour chauffer
+ vert : 66,5 % de la chaleur livrée aujourd’hui par les réseaux est issue d’EnR&R locales. Ce taux montera à 75 % d’ici 2030 !
+ propre : un réseau de chaleur émet en moyenne deux fois moins de gaz à effet de serre qu’une chaudière gaz et trois fois moins qu’une chaudière fioul. Avec une division par 2 du contenu CO2 tous les 10 ans, en 2030, les réseaux seront aussi – voire plus – plus décarbonés que l’électricité !
+ local : produite et consommée localement, l’énergie des réseaux de chaleur est aussi un facteur de compétitivité et de développement économique pour les territoires. D’ici 2030, les réseaux de chaleur pourraient créer plus 40 milliers d’emplois non-délocalisables et générer 30 milliards € d’investissements publics et privés sur l’ensemble du territoire !
+ économique : en 2022, les réseaux de chaleur ont été en moyenne 25 % moins chers qu’un chauffage utilisant du gaz fossile.
Nos territoires n’ont ni pétrole, ni gaz ; ils ont des savoir-faire, d’importants gisements d’EnR&R et de quoi créer plus de 1 300 réseaux de chaleur pour sortir rapidement et définitivement des énergies fossiles. Il faut désormais, une stratégie nationale ambitieuse pour libérer tout leur potentiel. Les acteurs publics et privés sont mobilisés pour passer de la planification réalisée par le gouvernement, à l’action écologique. Alors qu’attend-on pour accélérer le développement des réseaux de chaleur ?
Faire face au changement climatique avec les réseaux de froid
Sous l’effet du réchauffement climatique, de l’émission de chaleur anthropique et des rejets thermiques des solutions de climatisation abordables, nous assistons à un réchauffement urbain fulgurant. Traditionnellement cantonnée à la couverture des besoins techniques (climatisation de bâtiment tertiaire, évacuation de chaleur déshumidification), la production de froid répond de plus en plus à des besoins sanitaires. Les épisodes de canicule de cet été et des précédents le montrent : les Français cherchent des solutions de rafraîchissement et font, souvent par défaut, le choix de la climatisation individuelle. En rafraîchissant leur habitation ils réchauffent alors leur environnement et consomment beaucoup d‘énergie. Il faut maintenant agir sans attendre pour rafraichir les bâtiments de manière collective et plus responsable. Sinon des initiatives isolées peu efficaces, voire contreproductives, prendront encore le pas sur les réponses durables. Les réseaux de froid sont 2 à 5 fois plus performants que les installations autonomes. Ils valorisent les sources EnR&R dont regorgent les territoires (fleuve, mer, géothermie de surface, pompes à chaleur collectives). Les réseaux de froid sont le meilleur moyen de rafraîchir les Français et de protéger les personnes fragiles des effets de la chaleur tout en préservant la planète.