Le rapport d’enquête nationale l’AIE PVPS sur les applications de l’énergie photovoltaïque en France vient de sortir. On y apprend que parallèlement à la flambée des prix de l’électricité, le marché résidentiel a connu une croissance substantielle avec près du double du nombre de systèmes. En 2022, la capacité photovoltaïque nationale a augmenté de 2,9 GW, (en baisse par rapport aux 3,3 GW de 2021 mais toujours bien au-dessus des 1 GW de 2020), pour une capacité cumulée d’environ 20 GW pour les installations connectées au réseau. Un constat sans concession !
L’impact du conflit en Ukraine et des retards de maintenance des centrales nucléaires en France a conduit à une capacité de production d’électricité limitée et à des prix de l’électricité sans précédent, un argument solide pour l’énergie solaire à la fois comme outil pour contenir les factures d’électricité des consommateurs mais aussi comme réponse à long terme aux sécurités d’approvisionnement nationales. Reconnaissant le rôle clé des EnR dans ce contexte, une loi a été déposée en 2022 pour « accélérer » le déploiement des renouvelables en France. La loi publiée en 2023 a reçu un accueil mitigé, beaucoup estimant qu’elle a ajouté de nouveaux freins dans certains domaines et qu’elle risque de se révéler largement insuffisante dans d’autres.
La solution des PPA encore limitée en volume
Le marché attractif de l’électricité, associé à des coûts matériels encore élevés pour le PV, a conduit à ce que les appels d’offres concurrentiels soient largement sous-souscrits. Les grands développeurs se sont tournés vers les conditions plus attrayantes des PPA d’entreprise. Reste que le volume des PPA annoncés sur 2022 resté relativement faible, n’atteignant en aucun cas le volume qui aurait pu potentiellement être attribués dans le cadre d’appels d’offres. Dans un effort pour compenser l’augmentation des coûts des matériaux en 2021 et 2022 qui mettait en péril la capacité déjà attribuée aux tarifs d’achat en dessous d’un niveau viable, un modificatif du cahier des charges signifiait que les producteurs pouvaient vendre directement sur le marché pour une courte période initiale pour générer des flux de trésorerie. Parallèlement à la flambée des prix de l’électricité, le marché résidentiel a connu une croissance substantielle avec près du double du nombre de systèmes, tandis que les projets d’autoconsommation collective se sont également développés.
85% du résidentiel et du petiot commercial en autoconsommation
En 2022, la capacité photovoltaïque nationale a augmenté de 2,9 GW, (contre 3,3 GW DC en 2021), mais toujours bien au-dessus des 1 GW de 2020, pour une capacité cumulée d’environ 20 GW pour le réseau d’installations connectées. Un peu plus de la moitié de la nouvelle capacité est constituée de systèmes à l’échelle industrielle et utilitaire (contre 2/3 en 2021), soulignant la fragilité du marché français face au développement de systèmes d’échelle utilitaire.
Environ 20 % de la nouvelle capacité est installée en autoconsommation (contre 10 % sur 2021. Si les modèles d’autoconsommation restent marginaux pour les systèmes industriels, 85 % de la capacité des nouveaux systèmes résidentiels et des petits systèmes commerciaux (moins de 100 kW) ont pris l’option de l’autoconsommation, généralement associée à des tarifs de rachat pour une facturation nette.
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Le chiffre : un stock de 20 GW de projets
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En France, les projets passent de l’obtention de l’approbation d’urbanisme à l’entrée dans la file d’attente de connexion au réseau jusqu’à la mise en service. Plus de 7 GW de nouveaux projets sont entrés dans le réseau file d’attente de raccordement en 2022, et avec seulement 3 GW de projets mis en service, le stock a augmenté à environ 20 GW de projets.
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Les perspectives 2023 – 2024
Avec des prix de l’électricité toujours élevés, l’énergie solaire restera attrayante dans le secteur résidentiel et celui des segments commerciaux, avec une croissance continue attendue. Parallèlement, le volume élevé de capacité de production dans les files d’attente de raccordement au réseau devrait conduire à des volumes raisonnables de mises en service en 2023 et des volumes plus importants en 2024. Avec l’entrée en vigueur de la loi sur le solaire obligatoire en toiture et sur les parkings et alors que les entreprises deviennent de plus en plus conscientes de leur fragilité face à la volatilité des marchés de l’électricité, la file d’attente de raccordement au réseau devrait également fortement croître en 2024. Des délais structurellement longs en raison des autorisations et des procédures resteront un obstacle, tout comme l’acceptation par le public des projets à grande échelle, notamment sur les terres agricoles. 2023 devrait voir des volumes à peu près équivalents ou légèrement inférieurs à 2021.
iea-pvps.org/wp-content/uploads/2023/08/National-Survey-Report-of-PV-Power-Applications-in-FRANCE-2022-v3.pdf
