Coût de l’inaction face au changement climatique en France : que sait-on ?

La sécheresse de 2022 en France a accéléré la prise de conscience des effets concrets de la crise climatique. Au-delà des évaluations du Giec à l’échelle internationale ou européenne, France Stratégie présente un état des connaissances sur les évaluations d’impact du changement climatique en France dans la littérature institutionnelle.

Cet état des lieux porte sur les principaux domaines affectés par les évolutions climatiques. Les secteurs analysés sont la ressource en eau, l’agriculture, la forêt, les risques littoraux, la biodiversité, l’énergie (électricité), les infrastructures et réseaux, les bâtiments, le tourisme et la santé. Ce travail constitue ainsi une large vision à date de l’état des connaissances quantitatives sur les risques climatiques en France, et lorsqu’ils sont connus, de leurs coûts socio-économiques. L’ensemble des évaluations présentées est caractérisé par une forte hétérogénéité dans les objets d’études (rendements des cultures, montant des sinistres indemnisés par les assurances, projections hydrologiques…), la méthode employée ou encore les types de résultats (monétaires ou non). La revue n’a porté que sur la littérature institutionnelle et gagnerait à être systématisée par une revue de la littérature scientifique la plus récente.


Les résultats mis en avant dans ce rapport n’ont pas vocation à être agrégés pour estimer un ordre de grandeur des coûts de l’inaction face au changement climatique, à mettre en regard des coûts de l’adaptation. Il permet d’observer au travers des analyses sectorielles, la difficulté de la quantification de dommages, limitant les possibilités de monétarisation et donc rendant complexe l’identification des coûts sectoriels du changement climatique. Renforcer l’analyse des risques climatiques implique une meilleure articulation des évaluations des dommages entre maille locale et nationale, encourageant les aller-retours entre les deux. Une analyse des coûts d’une éventuelle inaction au niveau local, comme demandé pour la mise en place d’actions dans le cadre des Plans climat air-énergie territoriaux (PCAET), est nécessaire pour mieux cerner les enjeux liés aux bâtiments, aux infrastructures, aux activités économiques locales exposées (ex : usage de l’eau) et aux effets de santé (ex : chaleur). Toutefois, encore peu des éléments fournis sont donnés en termes de coûts, ce qui limite la capacité d’établir des priorités.

Aussi, ces analyses gagneraient à mieux prendre en compte les inégalités, que ce soit en matière d’exposition ou de vulnérabilité, ainsi que la sensibilité des résultats aux points de basculement climatique, ou la propagation au territoire national des risques interrégionaux. Dans ce cadre, le pilotage de l’évaluation des risques climatiques, portée par la définition d’un cadre méthodologique, devrait être renforcé, et constituerait un outil utile pour l’élaboration de politiques publiques d’adaptation au changement climatique. Cependant, les besoins en matière d’évaluation des impacts ne doivent pas retarder la mise en Å“uvre des actions d’adaptation : dès lors que des actions dites « sans regret » ont pu être identifiées, celles-ci peuvent être déployées sans délai.

www.strategie.gouv.fr/publications/cout-de-linaction-face-changement-climatique-france-sait

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