Les représentants européens ont souligné que si l’UE est parvenue à économiser l’énergie et à diversifier son approvisionnement, elle doit désormais développer sa propre production et s’adapter à une nouvelle réalité énergétique.
Lors d’une réunion de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE), les intervenants ont fait le point sur la situation du marché de l’énergie un an après le début de l’agression russe contre l’Ukraine et ont discuté des perspectives d’avenir.
Le président de la Commission ITRE Cristian Busoi (PPE, RO) a ainsi confié : “il est certain que le monde tel que nous le connaissions a changé et que la militarisation de l’énergie par la Russie depuis 2021 a eu des conséquences énormes dans le monde en général mais aussi dans l’Union Européenne. C’est pourquoi il est important, dans un contexte où nous devons faire face à des défis relatifs à la sécurité de l’approvisionnement, l’augmentation des prix de l’énergie et un blocage des infrastructures, que l’on garde à l’esprit que cette crise n’est pas terminée. Tous nos efforts doivent viser à consolider les actions déjà prises et faire en sorte que notre industrie reste compétitive. »
Kadri Simson, commissaire à l’énergie, a pour sa part déclaré : “Il y a un an, la Commission a présenté le plan d’action pour l’énergie REPowerEU pour mettre fin à notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes et diversifier nos sources d’énergie. Depuis, nous avons sanctionné le charbon et le pétrole et réduit considérablement nos importations de gaz, tout en maintenant le cap sur nos engagements dans le cadre du “Green Deal” européen. De fait, les émissions de carbone ont baissé de 2,5 % en Europe l’année dernière, selon l’Agence internationale de l’énergie. Ce résultat est le fruit d’un effort conjoint: le Parlement européen est un allié important dans notre travail qui est loin d’être terminé ! Je tiens également à saluer les millions d’Européens qui ont fait preuve de solidarité et d’unité en adaptant leur mode de vie lorsque l’Europe a été frappée par la plus grave crise énergétique de ces dernières décennies. »
Le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, a évoqué de son côté les énergies vertes : « L’Europe doit être félicitée pour la manière dont elle a surmonté la crise énergétique, notamment en réduisant sa dépendance à l’égard de l’énergie russe et ses émissions, tout en gérant les conséquences sociales et économiques. Cependant, il ne faut pas céder à l’autosatisfaction. La sécurité de l’approvisionnement en gaz naturel pourrait être encore plus difficile l’hiver prochain, et il reste encore beaucoup à faire pour renforcer la base industrielle de l’Europe dans le domaine des technologies propres. »
Au cours du débat, les députés ont souligné la nécessité de consacrer davantage d’efforts aux mesures d’efficacité énergétique, qui constituent un élément important du contenu des politiques de l’UE. Plusieurs députés ont appelé à des mesures à court terme pour faire baisser les prix de l’énergie pour les ménages et les petites entreprises. D’autres ont déclaré que les efforts pour sécuriser l’approvisionnement en gaz, ne devraient pas freiner les investissements dans les énergies renouvelables. Certains députés ont également mis en garde contre les effets possibles d’une intervention sur le marché, ou contre l’échange d’une dépendance énergétique pour une autre lorsqu’il s’agit de l’augmentation des importations de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) au sein de l’UE.