RGREEN INVEST, société de gestion indépendante française et entreprise à mission, et ECHOSYS INVEST, conseiller en investissements financiers, viennent de finaliser la première clôture de leur nouveau fonds, AFRIGREEN Debt Impact Fund, en sécurisant 87,5 millions d’euros sur un objectif final de 100 M€ afin de financer des centrales solaires, en réseau et hors réseau, pour accompagner la transition énergétique des PME et ETI africaines.
En remplaçant la production de combustibles fossiles par de l’énergie solaire, les entreprises commerciales et industrielles du continent africain réduiront leurs factures d’électricité, augmenteront la fiabilité de l’approvisionnement en électricité et diminueront les émissions de gaz à effet de serre.
L’Afrique, c’est 39% du potentiel mondial en matière d’énergies renouvelables
Cette première clôture du fonds AFRIGREEN Debt Impact Fund comprend un engagement de la Banque européenne d’investissement (BEI), de la Société financière internationale (IFC Groupe de la Banque Mondiale) comprenant un engagement du Finland-IFC Blended Finance for Climate Program, de la Société belge d’investissement pour les pays en développement (BIO) et également de PROPARCO (Groupe Agence française de développement). Les banques d’investissement privées françaises Société Générale et BNP Paribas complètent ce tour de table. AFRIGREEN vise une taille cible de 100 millions d’euros auprès d’institutions de financement du développement et d’investisseurs privés. « L’Afrique possède 39% du potentiel mondial en matière d’énergies renouvelables. Pourtant les investissements dans ce domaine ne vont pas assez vite, pour un ensemble de raisons, dont le manque d’instruments financiers appropriés, ce qui affecte particulièrement le segment le plus dynamique du marché, à savoir les projets solaires destinés aux entreprises commerciales et industrielles », a précisé Olivier Leruste, président d’ECHOSYS INVEST, la co-entreprise créée pour structurer et gérer la stratégie d’investissement d’AFRIGREEN.
Chute de 35% des investissements dans les ENR en Afrique entre 2021 et 2020
Selon un rapport BloombergNEF de 2022, en 2021 les investissements dans les énergies renouvelables ont atteint un niveau record avec une augmentation de 9% par rapport à l’année précédente. Ils ont cependant chuté de 35% en Afrique, représentant seulement 0,6% des investissements mondiaux dans le secteur des énergies renouvelables. AFRIGREEN contribuera à combler ce déficit de financement par le biais d’une offre de financements de projets et d’actifs pour les développeurs régionaux et internationaux, ainsi que pour les entreprises commerciales et industrielles africaines. Le fonds a pour objectif de développer des infrastructures d’énergie solaire photovoltaïque à travers l’Afrique, plus particulièrement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. En outre, AFRIGREEN sera en mesure d’offrir un financement à long terme en monnaie locale au Ghana et au Nigeria, grâce au Mécanisme de financement en monnaie nationale (LCF), qui permet de réduire considérablement le risque de change et de sensiblement accroître la compétitivité du fonds. « Tout en représentant 90 % de l’ensemble des entreprises, les petites et moyennes entreprises et industries constituent un segment qui peine à attirer les financements », a déclaré Nicolas Rochon, Fondateur et CEO de RGREEN INVEST. « Avec ce véhicule, nous entendons approfondir notre partenariat avec les investisseurs français et internationaux pour apporter aux PME et PMI d’Afrique le soutien dont elles ont besoin pour se développer. Nous visons un portefeuille diversifié comprenant vingt à trente investissements, intervenant pour répondre à des besoins de financement par emprunt à long terme oscillant entre 10 et 15 millions d’euros, avec un ticket moyen autour de 5 millions d’euros sur 8 à 10 ans. »
La BEI fournit 25 millions d’euros
Classé article 9 de la SFDR, AFRIGREEN Debt Impact Fund ambitionne de contribuer aux Objectifs de développement durables 7 (Energie propre et d’un coût abordable), 9 (Industrie, innovation et infrastructure), 12 (Consommation et production responsables) et 13 (Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques) établis par les Nations Unies. Les objectifs d’impact du Fonds seront mesurés en termes de MW installés, de MWh produits, de tonnes de CO2 et de litres de diesel évités, du nombre d’entreprises accédant directement ou indirectement à un nouveau canal de financement et du nombre d’entreprises commerciales et industrielles qui modernisent leurs installations de génération électrique et en améliorent le rendement. La démarche d’investissement s’inscrira dans le respect des Normes de performance de la SFI (IFC Performance Standards) et des Normes environnementales et sociales de la BEI (EIB Environmental & Social Standards). Le projet sera noté afin de vérifier la balance de l’impact positif et négatif, et fera l’objet d’un plan d’action comprenant des mesures d’amélioration et de suivi. ECHOSYS INVEST a été créé pour structurer et gérer AFRIGREEN, en bénéficiant tant de l’expérience d’ECHOSYS ADVISORY sur les marchés émergents que du réseau de partenaires et de l’expertise de RGREEN INVEST en matière de structuration financière agile. « La Banque européenne d’investissement travaille avec des partenaires dans toute l’Afrique pour renforcer la production d’énergie renouvelable. En tant que Banque européenne pour le climat, la BEI est heureuse de fournir 25 millions d’euros à l’appui d’investissements solaires ciblés, en réseau ou hors réseau, réalisés par AFRIGREEN en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, afin de soutenir les PME et les PMI dans leur transition énergétique, de réduire les importations de combustibles fossiles et de diminuer les émissions de carbone », déclare Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI. « Il s’agit d’une manière innovante de financer des projets d’énergie solaire très attendus en Afrique de l’Ouest et du Centre, qui permettront de fournir de l’électricité à des prix plus abordables aux entreprises commerciales et industrielles, d’entraîner une réduction des émissions de gaz à effet de serre en remplaçant des sources d’énergie plus intensives en carbone, et de stimuler l’activité économique et la création d’emplois. En nous associant à AFRIGREEN, nous pouvons accélérer la croissance du marché solaire dans la région et mettre à disposition des devises locales pour la transition énergétique de l’Afrique », précise Sarvesh Suri, directeur des infrastructures et des ressources naturelles en Afrique à la SFI.