Le 12 janvier dernier, le Journal Officiel livrait une première salve de tarifs concernant les fameux contrats d’achat d’électricité photovoltaïque passés avant 2011 et pour lesquels le gouvernement invoquait à l’époque une rémunération excessive. L’affaire avait provoqué un émoi sans précédent légitime au sein de la filière. « La remise en cause de la parole de l’Etat est catastrophique » vilipendait Jean-Louis Bal, président du SER de l’époque craignant une perte de confiance des investisseurs.
Mais qu’a donné cette renégociation ? En gros, elle a épargné tout le monde avec des tarifs, certes remis en cause, mais à des niveaux de révision bien plus faibles et inférieurs à ceux envisagés au premier chef. En tous les cas très loin de qui était attendu. « En soi c’est une bonne nouvelle. Cela montre que la CRE a tenu compte de nos modèles économiques mais aussi du fait que la grande majorité des projets avaient changé de mains, avec peu de marges de manœuvre dans la négociation, sous peine de mettre des sociétés en faillite. La CRE a fait preuve de sérieux, d’équité, de bienveillance » confie un expert du secteur.
Mais alors pourquoi ? Pourquoi le gouvernement a-t-il voulu passer en force sur le sujet ? Pourquoi a-t-il jeté ce coup de froid sur la filière, un coup de froid qui a fait perdre beaucoup de temps et d’énergie aux acteurs du solaire, une dose de stress en sus ? Pourquoi avoir mis à mal la crédibilité de l’Etat et la confiance des investisseurs ? Pourquoi avoir insisté à faire appliquer une mesure disproportionnée, injuste et au final inutile ? Et l’anaphore n’est pas exhaustive. « Il faut que cela nous servent de leçons à tous. A l’opposition forcenée, préférons la concertation et la pédagogie entre gouvernement et syndicats. Une façon de sortir vers le haut dans un temps où nous avons tous besoin de la transition énergétique et de libérer pour de bon les énergies renouvelables » conclut un professionnel du secteur.  Dans ce dossier, la montagne a donc accouché d’une souris. Et l’Etat tout de même de glaner quelques centaines de millions d’euros dans la manœuvre. En ces temps qui courent, il n’y a pas de petites économies…