Le Projet de loi d’accélération des énergies renouvelable a été examiné au Sénat jeudi 3 novembre. Le texte initial du gouvernement était insuffisamment ambitieux pour accélérer le développement de projets d’énergie renouvelable respectueux de l’environnement et de la participation des populations. La version sortie des discussions en commissions du Sénat est pire, une franche régression. France Nature Environnement s’en alerte et a appellé les sénateurs à la raison lors de l’examen en séance. Â
Accélérer les énergies renouvelables n’est plus un choix
Les énergies renouvelables sont indispensables pour décarboner notre système énergétique encore terriblement dépendant des énergies fossiles (80%), et indispensables dans des proportions importantes. C’est ce que soulignent tous les scénarios de prospective récents, qui visent au moins 50% d’ENR dans le mix. La Programmation Pluriannuelle de l’Energie ne dit pas autre chose : nous devons doubler les ENR d’ici 2030. Il y a donc urgence à combler le retard de la France en matière de renouvelables et à accélérer.
Chaque territoire doit faire sa part
Les sénateurs semblent ne pas avoir réalisé cet enjeu : ils ont adopté en commission de nombreux amendements visant à bloquer les projets d’énergie renouvelable, en particulier éoliens. Ils semblent ne pas avoir compris cette urgence ni avoir entendu l’appel de l’ONU ou de bien d’autres avant, signalant l’inadéquation entre les objectifs affichés et les actes pour rester en dessous des 1.5° de réchauffement. L’alerte du CNRS sur un scénario climatique du pire dans lequel la France s’engouffre, doit aussi nous enjoindre à être ambitieux. Permettre aux élus locaux de refuser par principe tout projet d’énergie renouvelable n’est plus une option. Tous les territoires doivent désormais faire leur part, planifier pour faciliter l’implantation des projets !
Davantage de projets, mais améliorés
Nous attendons de ce texte qu’il accélère le développement des énergies renouvelables en améliorant les projets. En effet, des projets moins impactants pour la biodiversité et mieux concertés avec la population rencontreront moins d’opposition et seront donc plus rapidement mis en œuvre. C’est donc davantage de planification et de dialogue que nous espérons dans ce texte, ainsi qu’une impulsion beaucoup plus forte pour le photovoltaïque sur les espaces déjà artificialisés (bâti, parkings) qui a peu d’impact sur la biodiversité, et un soutien affirmé pour les projets d’énergie citoyenne pour donner corps à l’objectif de 1000 projets citoyens d’ici 2028. Les moyens humains et financiers des services en charge de l’instruction des projets et de l’accompagnement des collectivités doivent être massivement renforcés.
Pour Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement : « Les énergies renouvelables ne sont plus une option. Nous en appelons aux sénateurs pour qu’ils mettent en place un pacte de responsabilité : chaque territoire doit faire sa part, mais doit pouvoir décider de comment il le fait, dans la concertation avec ses habitants et dans le respect de la biodiversité. La planification est une clé de cette réussite. »