A l’occasion du vote d’une proposition de loi au Sénat visant à développer l’agrivoltaïsme, la Confédération a organisé un rassemblement jeudi 20 octobre dernier pour alerter les parlementaires des dangers que recouvre ce vocable. Une vingtaine de paysan·nes venu·es d’Aveyron, du Lot, du Maine-et-Loire, de la Nièvre et du Var étaient mobilisé·es pour exiger l’interdiction du photovoltaïque sur les terres agricoles.
Ils et elles ont témoigné des multiples dangers de l’agrivoltaïsme à la douzaine de sénateur·trices (des groupes LR, PS, EELV) venu·es à leur rencontre, dont le premier signataire de cette proposition de loi le sénateur Jean-Pierre Decool : menace d’accès au foncier, frein à l’installation du fait du renchérissement du foncier, escroquerie d’une solution face aux aléas climatiques, mannes financières pour les énergéticiens…
La Confédération paysanne redit son opposition à l’installation de panneaux photovoltaïques sur les terres agricoles et la nécessité d’équiper en priorité les toitures et les espaces artificialisés, dont le potentiel est largement suffisant pour répondre aux objectifs énergétiques que la France s’est fixée.
L’adoption de cette proposition de loi du Sénat ne fait pas de doute, malgré les dangers avérés sur le foncier agricole, dangers pourtant pointés en séance publique. Il ne s’agit que d’une première étape et la Confédération paysanne maintiendra la pression pour le passage du projet de loi ENR au Sénat (du 2 au 4 novembre) où seront introduites des dispositions sur l’agrivoltaïsme, puis à l’Assemblée nationale.
Pour éclairer les débats, la Confédération paysanne a distribué devant le Sénat un Vrai/Faux sur l’agrivoltaïsme.  Et autant dire que le document est à charge sur cette pratique. Pour la Confédération, l’agrivoltaïsme précarise les paysan·nes réalisant une activité agricole sous les panneaux, elle n’apporte aucun complément de revenu pour les agriculteurs.trices. La Confédération estime que l’agrivoltaïsme et la protection du foncier pour la souveraineté alimentaire, sont incompatibles et que les grands énergéticiens seront, à terme, les vrais gagnants du développement de l’agrivoltaïsme.
L’heure est donc à la pédagogie, au dialogue entre les deux partis. Des synergies existent pourtant entre agriculteurs.trices et énergiculteurs.trices, où il importe surtout de repenser le partage de la valeur. Si elle est bien équilibrée, la cohabitation entre agriculture et énergies renouvelables peut relever du gagnant-gagnant, autant sur le plan financier que sur la problématique de la crise énergétique.