Tribune : panégyrique pour la chaleur solaire par Richard Loyen, Délégué Général Enerplan

Le 14 Juillet 2022, jour de fête nationale, le Président de la République Emmanuel Macron, a déclaré que « la Russie utilise l’énergie comme une arme de guerre. Nous devons nous préparer à un scénario où nous devons nous passer totalement du gaz russe ». Il a sonné la mobilisation nationale pour la sobriété énergétique, l’efficacité et les énergies renouvelables. C’est le retour de la chasse au gaspillage énergétique, une campagne de communication est prévue à la rentrée.

A Bruxelles à la Commission européenne, le sentiment d’urgence monte aussi. La mobilisation générale est engagée avec le plan « Économiser du gaz pour un hiver sûr » qui sera dévoilé cette semaine. L’heure n’est plus aux stratégies à long terme pour assurer l’indépendance énergétique de l’Union à horizon 2030. Le risque de rupture d’approvisionnement en gaz russe est imminent. Et si jusqu’à présent, les baisses de flux auxquelles l’UE a fait face ont pu être compensées par des importations de gaz naturel liquéfié, cette option atteint aujourd’hui ses limites. Seule solution face aux nouvelles réductions de l’offre de gaz : réduire la demande pour le chauffage, la climatisation et la production d’électricité.

S’il parait insensé que la Commission européenne souhaite encourager le passage du gaz au charbon pour la production électrique, à titre transitoire afin de permette le fonctionnement des secteurs « critiques », alors que l’Europe brûle littéralement sous l’effet du réchauffement climatique. C’est parce que nous avons trop procrastiné pour véritablement transitionner ces dernières années, et que les renouvelables ne permettent pas de remplacer tout le gaz russe en quelques mois.

Dans cette nouvelle économie de guerre énergétique qui se met en place et qui va durer, la production de chaleur solaire est une solution immédiatement déployable avec une industrie européenne et une filière française mobilisées. Nous pouvons remplacer des calories fossiles par des calories solaires, avec des solutions qui incluent le stockage afin de couvrir un maximum de besoin de chaleur grâce au solaire.

Tout dans l’actualité, sur le front climatique comme géopolitique, nous invite à redoubler d’efforts pour transitionner davantage, plus fort et plus vite. La filière de la chaleur solaire va contribuer à cet effort de guerre. Elle va grandir à nouveau, dans un contexte de prix élevés des énergies non renouvelables, alors que le soleil n’envoie pas de facture. Bonne nouvelle pour conclure cet édito, la chaleur solaire permet de s’émanciper du gaz russe, d’éviter de la sobriété subie et des émissions de CO2. La rentrée s’annonce intense.

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