Hospitalisé jeudi 21 juillet à la demande de ses proches, Franck Le Borgne, nouveau porte-drapeau des victimes du moratoire photovoltaïque et de ces effets rétroactifs collatéraux vient de suspendre sa grève de la faim après sa sortie de l’hôpital vendredi. Il suspend momentanément sa grève de la faim, le temps de reprendre des forces pour être solide au rendez-vous fixé au ministère a indiqué son épouse dans un mail.
La veille il avait donné une interview au quotidien régional « Le Télégramme » dans lquelle il ne mâchait pas ses mots contre le gouvernement et le Syndicat des Energies Renouvelables (SER). Extraits et lien vidéo :
« Nathalie Kosciusko-Morizet continue à insinuer que tout va bien dans le photovoltaïque français. Elle persiste et signe disant qu’elle vient de sortir des appels d’offres pour les PME comme les nôtres de manière à donner un peu de visibilité. Elle oublie de préciser que ces élections auront un résultat avant les élections de l’année prochaine, le moratoire ayant commencé au mois de décembre de l’année dernière. Cela veut dire pour les PME qu’un nouveau bon de commande pourra être pris qu’à cette période là . Je ne sais pas si madame la ministre connaît des entreprises qui peuvent rester en payant leurs salariés, leurs bureaux d’études et leur développement sans avoir de revenus. Les seuls survivants de cette hécatombe seront ceux qui auront réussi à racheter les projets des spéculateurs quoi ont été mis en vente après le deux décembre, et donc les monter. Principalement, ce sont des adhérents du SER qui ont acheté ces projets et puis les gros groupes français EDF, GDF et Areva bien entendu, les PME du Nord de la France sont quant à elle condamnées à disparaître d’ici à quelques mois ».
« Quand le SER vient nous dire qu’il se rallie à la cause de l’Etat et se félicite des appels d’offres, le SER sert aussi de caution et j’en suis fortement déçu. Il sert aussi de caution à l’Etat pour dire que c’est une filière qui marche formidablement bien. 14 000 emplois supprimés depuis le début de l’année, des centaines de PME laminées qui ont déposé le bilan et qui sont en liquidation, des carnets de bons de commandes qui ont fondu de 97%. Je ne pense pas que ce soit un résultat plus ou moins probant qui fasse avancer la filière. Aujourd’hui, je me bats aussi pour notre métier. Je devais construire une usine ici. On avait les permis de construire pour fabriquer nos produits (ndrl : des suiveurs solaires), madame Morizet a dit encore ce matin qu’elle voulait faire une filière d’excellence industrielle. Je suis un industriel mon usine reste dans les cartons. Les 25 emplois de la première année et les 25 de l’année suivante resteront dans les cartons. Les industriels eux comme beaucoup d’autres sont les premiers ont payé la facture lourde de l’incompétence de l’Etat et de l’incurie de l’Etat devant notre situation ».