Emmanuel Macron a annoncé dans l’après-midi du jeudi 10 février de façon unilatérale une relance désastreuse du nucléaire, alors que le parc nucléaire connaît déjà de nombreux aléas (découverte de défauts de corrosion inquiétants sur une partie non négligeable du parc, multiplication des arrêts d’urgence, indisponibilité des réacteurs suite aux décalages de la maintenance induits par l’épidémie de Covid en 2020, etc.).
Relancer une filière nucléaire est une option coûteuse et qui ne répond pas à l’urgence d’avoir, dès la prochaine décennie, un parc électrique bas carbone et sans défaillance. Cette année encore, parce qu’une partie du parc nucléaire est à l’arrêt en raison de la découverte de défauts, la France a dû augmenter l’utilisation de ses centrales au charbon.
Relancer le nucléaire ne répondra pas à nos besoins en électricité immédiate, ni à l’urgence climatique. Le fiasco de Flamanville n’en finit pas que ce soit en délai et en coûts et ces nouveaux réacteurs ne verront pas le jour avant 2040 au plus tôt. Pour l’instant, la priorité doit être de rattraper notre retard sur les énergies renouvelables, où la France est la mauvaise élève européenne. C’est un grand plan de développement de ces énergies qui doit être annoncé, avec aussi des mesures sur la sobriété et l’efficacité énergétique.
Zélie Victor, responsable Transition énergétique au Réseau Action Climat : “Emmanuel Macron se fait le porte-parole d’une industrie nucléaire déjà sur le déclin au lieu d’envisager les véritables solutions que sont les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Cette annonce est un pari hasardeux, comme le démontre le fiasco de Flamanville et met en péril l’atteinte de nos objectifs climatiques”.