Le démonstrateur agrivoltaïque baptisé « Camelia » vise à étudier le service rendu par l’installation de panneaux solaires bifaciaux verticaux sur un pâturage tout en analysant les impacts sur la production électrique. Il sera installé sur une parcelle appartenant à INRAE au sein de l’Unité Expérimentale « Herbipôle » sur la commune de Laqueuille, sous la responsabilité scientifique de l’Unité Mixte de Recherche Ecosystème Prairial (UREP). « Camelia » la fine fleur de l’agrivoltaïsme !
Autant dire qu’avec la pression exercée sur le foncier par le développement des centrales solaires au sol, l’agrivoltaïsme, qui mêle pastoralisme et photovoltaïque a le vent en poupe. Avec le démonstrateur Camelia, ENGIE Green met à l’étude ce qui pourrait être la meilleure solution possible  pour une cohabitation harmonieuse des deux activités.
Des haies photovoltaïques
Les objectifs de Camelia sont multiples :
• Mesurer les effets agronomiques de l’installation : microclimat aérien (lumière, vent, humidité, albédo,…) et souterrain (température, humidité du sol, …), la croissance, la production de biomasse et la qualité de la ressource fourragère, la fertilité et les stocks de carbone du sol,
• Etudier le comportement des bovins et la compatibilité des structures verticales avec l’utilisation d’engins agricoles,
• Evaluer les effets sur la biodiversité. Le bureau expert indépendant Crexeco est associé au projet,
• Modéliser la production énergétique de ce type de technologie solaire.
Laborelec, le centre de recherche d’ENGIE participera activement à l’analyse des performances du dispositif. Les haies photovoltaïques seront installées sur une surface agricole pâturée de 0,9 ha à proximité d’une zone témoin et développeront une puissance de près de 100 kWc. Le budget global de l’investissement porté par ENGIE, s’élève à près d’1 M€. Après plusieurs mois de concertation locale et l’obtention du permis de construire, la construction de l’installation débutera à la sortie de l’hiver et la mise en service et l’injection des premiers kWh sur le réseau est prévue au printemps 2022. Cette expérimentation est prévue pour 5 ans intégrant 3,5 ans de protocole de recherche avec INRAE.
« Une nouvelle étape dans notre relation au monde agricole »
Les haies photovoltaïques de Camelia ont été conçues pour s’adapter à l’activité agricole avec une empreinte au sol limitée et un système d’ancrage simple, modulable et réversible. La performance technique de l’installation, ses effets sur la prairie et le cheptel, sa simplicité d’usage conditionneront le développement futur de cette nouvelle technologie très prometteuse. « Un ensemble de mesures sur le microclimat, le sol et la végétation nous permettra d’identifier les effets positifs et négatifs de cette installation sur la prairie par comparaison à une centrale au sol classique», précise Catherine Picon-Cochard, directrice de l’UREP. Pour William Arkwright, directeur général d’ENGIE Green « Camélia est un projet pilote innovant qui marque une nouvelle étape dans notre relation au monde agricole. Au-delà de l’intérêt du profil de production des haies photovoltaïques, l’enjeu est d’étudier les nouveaux services qu’elles peuvent rendre à l’agriculture. Notre objectif est que Camelia vienne enrichir l’éventail des solutions que nous proposons aux agriculteurs ». Pour Emmanuel Hugo, président du Centre INRAE Clermont-Auvergne-Rhône-Alpes « INRAE et ENGIE collaborent autour d’une convention cadre avec l’objectif ambitieux de favoriser le développement des énergies renouvelables. Cela s’inscrit parfaitement dans la feuille de route INRAE 2030 qui accompagnent les actuels changements et transitions profondes de notre société ».