EIT InnoEnergy et l’État français ont signé le 6 juin dernier un contrat de partenariat pour lancer l’académie européenne de la batterie en France, une initiative qui permettra de former des dizaines de milliers de salariés dans le secteur des batteries électriques. Un sacré coup de jus !
Pionnière dans ce secteur stratégique émergent, avec la construction de trois gigafactories sur le territoire national d’ici 2023, la France doit accompagner le développement de compétences adaptées à ces nouvelles implantations et à toutes les applications associées dans le domaine de la mobilité et de l’énergie au sens large. Pour répondre à cette demande, EIT InnoEnergy, qui anime depuis sa création l’Alliance Européenne de la Batterie[1], a développé une plateforme de services de formations développées par l’industrie et pour l’industrie, couvrant toute la chaîne de valeur des batteries, des matières premières aux applications et recyclage. Le lancement de cette académie en France va permettre d’accompagner la compétitivité de l’industrie et la création d’emplois en France.
De nouveaux emplois verts
L’économie européenne subit une transformation majeure, portée par les technologies d’avenir, vertes et numériques, en vue d’atteindre la neutralité climatique, de préserver la compétitivité à long terme de l’industrie européenne et de parvenir à une autonomie stratégique. L’écosystème émergent des batteries est à l’avant-garde de la transition énergétique, les batteries étant la principale technologie permettant de soutenir l’électrification et la décarbonation des transports, et un relais clé pour l’intégration des renouvelables et de l’hydrogène décarboné dans le mix énergétique. Le développement de cette filière a un impact sur de nombreux secteurs économiques : énergie, automobile, chimie, électronique, ingénierie, recyclage, recherche… Cette transition va remodeler le marché du travail en créant des opportunités pour de nouveaux « emplois verts », mais constitue aussi un défi pour les profils d’emplois traditionnels notamment dans les secteurs à forte empreinte environnementale. La capacité de l’Union Européenne à former et préparer ses travailleurs est un facteur de succès du pacte vert européen et de la reprise économique. Les enjeux sont considérables : les industriels du secteur estiment un besoin de formation et requalification de 800.000 travailleurs européens entre 2021 et 2025.
150 000 travailleurs formés d’ici 2025 en France
EIT InnoEnergy, mandatée par Maros Sefcovic, vice-président des relations institutionnelles et de la prospective de la Commission européenne, a développé l’académie européenne de la batterie[2] pour répondre à ce besoin urgent de compétences nouvelles. La signature de ce contrat marque le lancement de l’académie en France. Il permettra d’accélérer la formation des salariés français via l’aide au financement de formations dans les domaines d’expertise, de connaissances et de compétences exigés par le secteur de la batterie et de l’électromobilité tout au long de la chaîne de valeur. Rien qu’en France, l’académie européenne de la batterie ambitionne de former 150 000 travailleurs d’ici 2025. Cette plateforme dispose aujourd’hui de plus de 30 modules de formation conçus par et pour l’industrie. La plateforme est constamment mise à jour et enrichie grâce aux retours des entreprises de la chaîne de valeur. Quelques 37 000 apprenants ont déjà été formés. Grâce à cet accord, coconstruit avec le Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion et le Ministère de l’industrie, l’académie européenne de la batterie pourra se déployer en France dès le 1er septembre.
« Sécuriser les parcours professionnels »
Karine Vernier, directrice générale d’EIT InnoEnergy France, a déclaré : « L’académie européenne de la batterie permet de former ou de reconvertir des personnes qui joueront un rôle stratégique essentiel dans le développement de la filière des batteries en France. Le développement coordonné de l’industrie et de l’emploi est un enjeu clé pour que la transition énergétique soit un succès partagé par tous. Nous montrons aujourd’hui un exemple inspirant sur la manière dont l’Europe peut et va réussir à engager ses citoyens via des transitions professionnelles déterminantes pour un monde plus vert. » Elisabeth Borne, Ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion a poursuivi : « La transition énergétique entraîne de profondes mutations technologiques. Dans ce contexte, il est essentiel de renforcer l’effort de formation pour sécuriser les parcours professionnels des actifs des secteurs concernés par ces changements. Cette convention acte d’un engagement fort de l’Etat pour aider les salariés et les entreprises de la filière des batteries à faire évoluer leurs compétences qui leur permettront de développer ce domaine technologique de premier rang, avec le concours de l’OPCO 2i et l’OPCO Mobilités. » Agnès Pannier-Runacher, Ministre déléguée, chargée de l’Industrie a conclu : « La France s’est donné les moyens d’attirer et d’accueillir sur son sol un écosystème complet de la batterie électrique, nécessaire à l’avenir de la filière automobile. Avec le Président de la République, nous avons officialisé l’implantation d’une nouvelle usine de batterie le 28 juin dernier, qui créera à terme 2 000 emplois. La convention que nous signons aujourd’hui permettra de former les personnes qui viendront apporter leurs compétences à ce secteur d’avenir. »