Face au projet « Hercule » qui doit décider de l’avenir d’EDF, la présidente de la Région Occitanie alerte sur les conséquences d’un démantèlement de l’entreprise publique, sur l’emploi en premier lieu, sur le prix de l’énergie pour les citoyens, et le développement des énergies renouvelables défendu par la Région.
Le projet « Hercule » discuté actuellement par le Gouvernement et la Commission européenne, prévoit d’abandonner la forme actuelle d’EDF pour la scinder en trois entités distinctes : une entreprise publique (« EDF bleu ») regroupant les centrales nucléaires, une autre (« EDF vert ») incluant la distribution d’électricité et les énergies renouvelables et une troisième (« EDF azur »), responsable des barrages hydroélectriques dont les concessions se verraient remises en concurrence.
« Derrière ce nom de « projet Hercule », de quoi parle-t-on vraiment ? Purement et simplement du démantèlement voire de la privatisation du fleuron de l’énergie française et de la fin d’un grand modèle de service public de l’énergie, essentiel pour le pays et ses citoyens. Je m’associe aux quatre fédérations syndicales des agents d’EDF qui alertent sur ce projet. Car il fait aujourd’hui peser un triple danger : sur l’emploi tout d’abord, puisque je le rappelle, ce sont en Occitanie quelques 2500 personnes qui sont directement concernées par l’avenir d’EDF. Sur la souveraineté énergétique de notre pays ensuite, nécessaire notamment pour réussir la transition énergétique dans nos territoires afin de lutter en actes contre le réchauffement climatique ; sur le prix de l’énergie, demain, pour nos concitoyens.
Sur le seul exemple de l’exploitation des barrages dont la gestion pourrait être ouverte à la concurrence, ce projet fragiliserait la production d’énergie hydraulique verte, indispensable pour réaliser l’ambition régionale en matière de transition énergétique, notamment dans le développement de la filière de l’hydrogène vert. Une telle gestion menacerait également la gestion de l’eau à l’échelle nationale et régionale, dans un moment crucial où le réchauffement climatique fait peser sur la gestion de cette ressource une pression sans précédent, impactant directement la vie des habitants.
Devant l’importance des enjeux économiques, écologiques, et sociaux, soulevés par ce projet, je demande la fin de l’opacité sur ce dossier stratégique pour le pays : le Gouvernement doit organiser en toute transparence un réel débat parlementaire et citoyen pour que puisse naître un dialogue constructif et nécessaire autour de l’avenir d’EDF. Comme je l’ai déjà dit pour la SNCF, EDF doit demain retrouver une vraie vision industrielle pour le pays et ses citoyens », a déclaré Carole Delga.