Décarbonisation du commerce mondial de l’énergie: une opportunité zéro carbone de 500 milliards de dollars

L’économie mondiale actuelle est rendue possible par le commerce mondial de l’énergie et les pays du monde entier dépendent des flux de pétrole, de charbon et de gaz naturel pour maintenir leur économie en croissance. Alors que de nombreux pays décident de décarboniser et d’adopter les énergies renouvelables, beaucoup ont encore du mal à le faire de manière rentable en raison des limitations fondamentales des ressources solaires et éoliennes. Pour que ces pays décarbonisent pleinement sans se ruiner, ils doivent développer des vecteurs d’énergie renouvelable innovants et construire de nouvelles chaînes d’approvisionnement en énergie zéro carbone. Dans le nouveau rapport, «Evolution des réseaux énergétiques: décarboniser le commerce mondial de l’énergie», Lux Research examine ces vecteurs d’énergie renouvelable et les pays et entreprises qui les développent.

«Des endroits comme Singapour, le Japon et les Pays-Bas sont de bons exemples de pays qui ne peuvent pas répondre à leurs besoins énergétiques uniquement grâce à des sources renouvelables nationales comme l’énergie éolienne et solaire», explique Tim Grejtak, analyste chez Lux Research et auteur principal du rapport. «En fait, de nombreux pays, représentant ensemble 9 000 milliards de dollars du PIB mondial, ne peuvent pas répondre à leurs besoins énergétiques uniquement grâce à la production nationale d’énergie renouvelable et exigeront l’importation d’énergie renouvelable en provenance de pays plus riches en ressources», poursuit Tim Grejtak.

1000 km, la limite…

«Notre analyse montre que la construction élargie de lignes électriques CA et CC sera le moyen le plus rentable d’importer de l’énergie solaire à faible coût à partir de régions éloignées, mais seulement jusqu’à environ 1 000 km. À de plus grandes distances, d’autres vecteurs d’énergie renouvelable comme les carburants synthétiques sont moins chers. Il est important de noter que les coûts énergétiques importés peuvent être compétitifs par rapport à d’autres technologies zéro carbone, mais aucun vecteur énergétique actuel ne peut offrir des coûts suffisamment bas pour remplacer complètement le gaz naturel liquide (GNL) ou le pétrole », ajoute Tim Grejtak.

Dans le nouveau rapport, Lux Rsearch a évalué les coûts de durée de vie de 15 différents vecteurs d’énergie renouvelable, allant des vecteurs classiques comme l’électricité, l’hydrogène, le méthane synthétique et l’ammoniac à des concepts de vecteurs énergétiques plus avancés comme les vecteurs d’hydrogène organique liquide (LOHC), le vanadium et l’aluminium. La fourniture d’énergie via des infrastructures terrestres telles que les lignes électriques ou les pipelines devient coûteuse sur de longues distances en raison de l’inefficacité des lignes électriques et des coûts d’investissement des pipelines. La livraison par bateau, en revanche, est beaucoup plus rentable sur de longues distances, qu’il s’agisse de LOHC (Liquid Organic Hydrogen Carrie)  livré par pétrolier ou d’hydrogène liquide livré par un transporteur cryogénique comme le GNL (Gaz Naturel Liquéfié).

L’énergie solaire le plus compétitif des vecteurs renouvelables

Fondamentalement, l’analyse de Lux Research a révélé que, sur tous les vecteurs d’énergie renouvelable, l’énergie solaire à faible coût peut être fournie aux régions aux ressources limitées à un coût inférieur de 50% à 80% à la production locale de cette énergie solaire dans des conditions moins favorables. Cette proposition de valeur motivera la construction de milliards de dollars de nouvelles infrastructures dans des pays déterminés à réduire leur intensité carbone. Lux Research prévoit que le premier point de basculement pour le déploiement d’une infrastructure d’importation d’énergie renouvelable sera en 2030, lorsque l’électricité importée via de nouvelles lignes électriques HVDC (High Voltage Direct Current) deviendra moins chère que les turbines à gaz naturel à faible émission de carbone.

Le prochain point de basculement aura lieu en 2040, lorsque l’hydrogène liquide importé deviendra moins cher que la reformation du méthane vapeur à faible teneur en carbone. Cela donne aux entreprises aujourd’hui seulement 10 ans pour développer les partenariats et les projets pilotes nécessaires pour démontrer cette métamorphose du paradigme énergétique actuel. De grandes entreprises comme Kawasaki Heavy Industries, Mitsui & Co., Equinor et Shell développent déjà leurs propres routes commerciales de l’énergie décarbonée en Europe, au Japon et en Asie du Sud-Est, ce qui signifie que la lutte pour 500 milliards de dollars d’importations d’énergie dans ces régions ne fait que commencer.

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