Alors que le démantèlement de la plus vieille centrale nucléaire de France vient d’être officiellement publié dans le Journal officiel, VALOREM tient à rappeler au Gouvernement que la réduction progressive du vieux parc nucléaire est la seule solution économiquement et durablement viable. A cet égard, VALOREM regrette l’orientation prise dans le projet de PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) concernant la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans et propose des solutions concrètes pour atteindre les objectifs EnR et répondre au souhait des territoires d’un développement harmonieux de l’éolien et du solaire.
Jean-Yves Grandidier, Président-fondateur de VALOREM déclare : « Nous saluons la décision du Gouvernement de fermer la centrale de Fessenheim. Il était grand temps que celle-ci ferme ! il ne faut cependant pas cesser notre combat, notamment face aux orientations prises dans le projet de PPE concernant la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires. Ce grand carénage est révélateur d’un manque certain d’ambition de la part du Gouvernement pour substituer les EnR au nucléaire. La prolongation des réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans aurait un coût extrêmement lourd pour les particuliers et les entreprises, en particulier pour les ménages les plus précaires se chauffant à l’électricité, qui seront les premiers impactés par la hausse des prix. Au lieu d’additionner nucléaire et renouvelables, la solution la plus cohérente est de réduire progressivement le vieux parc nucléaire au fur et à mesure que s’accroît la production renouvelable, éolien et photovoltaïque en tête : ces énergies complémentaires sont moins coûteuses et plus respectueuses de l’environnement, elles profitent aux riverains et génèrent de nombreux emplois ! ».
Le prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires au-delà de 40 ans : une fausse bonne idée sur le plan économique
Comme l’a démontré le cahier d’acteur ESPER lors du débat public sur la PPE, la prolongation de réacteurs nucléaires de 40 à 50 ans, représente un investissement colossal de 100 milliards d’euros. Une somme très importante qui, selon l’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire), ne suffirait probablement pas à remplir les conditions nécessaires pour assurer la sureté des réacteurs. Or, le projet de PPE prévoit la fermeture de 12 réacteurs à 50 ans au lieu de 40. Une proposition d’autant plus dommageable que cela généra une surproduction électrique alors même que la consommation d’électricité est constante. VALOREM démontre dans son scénario que la France peut réduire son parc nucléaire à 8 GW en 2035 (6 réacteurs) sans risque de black-out. Pour cela, il convient de fermer un réacteur lorsque celui-ci atteint 40 ans, chaque fois qu’on installe l’équivalent en production (6 TWh) d’énergies renouvelables et renoncer à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
Miser sur les énergies vertes pour remplacer le nucléaire : une alternative crédible
VALOREM est convaincu qu’il est cependant possible de substituer les installations nucléaires les plus anciennes par des installations d’énergies vertes afin d’atteindre les 80% d’électricité renouvelable d’ici 2035. En effet, la production éolienne (36 TWh) et la production solaire (12TWh) permettraient la mise à l’arrêt à 40 ans de 8 réacteurs nucléaires. De plus, les ambitions affichées permettent d’affirmer que la mise en service de l’éolien offshore et les productions supplémentaires prévues permettraient l’arrêt supplémentaire de 8 réacteurs à 40 ans, soit 16 réacteurs au total d’ici 2025. Enfin, pour faire face à la variabilité de la consommation électrique, ce dispositif doit être accompagné d’un effort réel de réduction de la thermo-sensibilité en isolant les bâtiments ainsi qu’un appoint de production rendu progressivement décarboné grâce au verdissement du gaz, au développement de l’hydrogène et à la reconversion des centrales à charbon en centrales d’appoint à biomasse.