La viticulture face aux aléas climatiques : Ombrea et la SCP inaugurent un premier site d’expérimentation…solaire

Avec pour objectif une agriculture innovante et durable, Ombrea en partenariat avec la Société du Canal de Provence et l’Institut Français de la Vigne et du Vin, équipe des vignes du Var de son système de contrôle climatique.  Cette expérimentation a pour objectif de répondre aux besoins de protection et de gestion des vignes tout en assurant une irrigation raisonnée. En sus, une production d’énergie solaire, les ombrages étant le fait de panneaux photovoltaïques…

En  octobre  dernier  ont  eu  lieu  les  premières  vendanges  sous  Ombrea.  Le  système de  régulation climatique a été installé chez Gautier Hugues, vigneron du Var. L’objectif : protéger et améliorer le rendement des fruits sous les effets du gel, des températures extrêmes ou encore de la grêle. Le déploiement de ce projet est doublé d’une étude agronomique et d’un suivi scientifique menés en partenariat avec l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV). La parcelle de 1000 m² plantée en Caladoc en IGP Var a bénéficié d’une protection face aux aléas climatiques régionaux. Le viticulteur a souhaité installer la solution sur une autre parcelle de 2000 m² de vignes plantées cette année.

Préserver une viticulture durable et de terroir

Gautier Hugues témoigne : “La difficulté aujourd’hui est le changement du climat. Entre les orages de grêle, le gel et la sécheresse cette année, tout est incertain”. Il explique son observation des premiers mois  d’expérimentation  «  Je  remarque  tout  de  suite  que  mes  plantes  sont  plus  vertes,  elles  me paraissent être en meilleure santé sous la parcelle équipée. De plus, les vignes sous ombrières ont très peu été touchées par le mildiou mosaïque, cette maladie des vignes qui apparaît souvent en fin de cycle.” Le partenariat entre Ombrea et la SCP se projette pour les années à venir et les premiers résultats agronomiques seront publiés fin novembre.

Fondée  en  2016  à  Aix-en-Provence,  Ombrea  commercialise  son  système  de  régulation  et  contrôle climatique  pour  les  cultures  de  plein  champ  via  l’utilisation  d’intelligence  artificielle.  Le  système mécanique plusieurs fois breveté de la jeune entreprise vise à contrôler le climat sur les parcelles, s’appuyant sur une expertise métier. En forte croissance, Ombrea cible les marchés de la viticulture, du maraîchage, de l’arboriculture et de l’horticulture. La société a levé plus d’un million d’euros début 2019 et est régulièrement récompensée pour son engagement social et environnemental, pour une agriculture durable et responsable.

Un rapprochement avec Total Quadran

Mais quid de la partie énergie et du potentiel solaire d’un tel dispositif totalement éludé par les concepteurs dans le communiqué de presse ? « C’est voulu et totalement assumé. Nous ne nous reconnaissons pas dans l’agrivoltaïsme. Nous sommes vingt cinq personnes au sein de la société qui compte une dizaine d’agronomes mais aucun spécialiste du photovoltaïque.  D’ailleurs, notre outil peut fonctionner sans solaire. Notre cœur de métier, c’est la plante qui est en dessous. On part sur les besoins de la plante. On s’adapte sur les cultures en place ou celles à planter. Ombrea n’est pas fait pour voir des agriculteurs vivre de la rente de l’énergie. Les gains financiers générés par Ombrea doivent venir de l’agriculture grâce au gain de rendement, jusqu’à 50% pour les fraises et 30% sur les pivoines lors de nos premiers tests » assure Julie Davico-Pahin co-fondatrice d’Ombrea.

Ce tropisme agricole affirmé n’empêche pourtant pas la start-up qui vient de fêter ses trois ans d’être réceptive aux demandes des acteurs du monde de l’énergie qui ne manquent d’ailleurs pas de les solliciter. « Nous proposons une solution agricole mais nous sommes preneurs de solutions énergétiques qui permettraient de plus facilement amortir notre outil soit grâce à l’autoconsommation, soit par la revente d’électricité. Nous nous sommes d’ailleurs rapprocher de Total Quadran dans cette optique » poursuit Julie Davico-Pahin. De quoi au final positionner Ombrea comme un acteur de l’agrivoltaïsme… à forte dominante agricole !

 

 

 

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