Engagée dans une démarche territoriale « Zéro Carbone » à l’horizon 2040, l’agglomération de La Rochelle déploie actuellement un plan global pour massifier la production d’énergies renouvelables. L’objectif dès 2020 : intégrer 20% d’EnR dans les consommations énergétiques du territoire en démocratisant l’accès pour ses habitants.
Une transition énergétique de fond alimentée par les énergies solaires et citoyennes
La démarche « Zéro Carbone » portée par l’agglomération de La Rochelle repose sur un modèle collaboratif auquel les citoyens sont particulièrement associés. La collectivité mise sur une transition énergétique de fond pour atteindre son objectif 2040. L’utilisation généralisée des énergies renouvelables constitue l’une des pierres angulaires de ce projet ambitieux : dès 2030, le territoire rochelais s’attache à une multiplication de l’usage des EnR par 6, combinée à une réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre. Pour y parvenir, l’agglomération de La Rochelle a commencé à développer des outils didactiques à la portée de tous, parmi lesquels un cadastre solaire en ligne. Ce dernier permet de se renseigner de façon neutre sur la quantité de chaleur ou d’électricité que pourrait produire une toiture. En saisissant simplement son adresse, ou en sélectionnant sa maison depuis une vue aérienne du territoire, un rochelais peut y obtenir toutes les informations utiles sur l’installation solaire thermique (pour la production d’eau chaude) ou photovoltaïque (pour revendre ou consommer sa propre électricité) que pourrait accueillir sa toiture (la surface de panneaux optimale, le coût de l’installation, la quantité d’énergie produite, les revenus générés…).
200 visites par mois pour le cadastre solaire
Pour Hélène Duponchel, Directrice du Service Transition Énergétique et
Résilience Écologique de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle, le développement de l’énergie solaire fait figure de priorité : « La Rochelle est la 10ème ville la plus ensoleillée de France et nous misons particulièrement sur ce potentiel. La plupart des bâtiments de la Communauté d’Agglomération sont ou seront équipés de panneaux solaires d’ici 2020 et ses 28 communes sont accompagnées financièrement pour expérimenter les énergies renouvelables. Pour mener à bien notre transition énergétique, il faut impliquer toutes les forces vives de notre territoire. Le cadastre solaire est une belle référence et les habitants commencent à se l’approprier. Pour preuve, depuis le début de l’année, nous enregistrons plus de 200 visites par mois, qui peuvent déboucher sur des demandes de devis. De manière plus globale, nous devons également réfléchir à de nouveaux modèles de consommation, en intégrant toujours davantage de local. »
La boucle énergétique : naissance d’un nouveau modèle de quartier basé sur une consommation locale
Afin d’optimiser la consommation d’énergie sur son territoire, l’agglomération de La Rochelle pilote la création de nouveaux modèles de quartiers, sur le principe de l’autoconsommation et de la gestion d’une boucle énergétique, une ambition qui constitue une première à l’échelle nationale. Chaque année, un Français produit en moyenne 11,5 tonnes de CO2. Sa consommation est fortement impactée – à hauteur de 4,5 tonnes / an – par l’environnement dans lequel il est installé (bâtiment, transport, espaces publics). Dans le cadre de la boucle énergétique, lorsque l’énergie produite est supérieure à l’énergie consommée, elle est stockée sous forme d’hydrogène, réutilisable pour les bâtiments et la mobilité. Une démarche qui pousse donc à réinventer le modèle du quartier mais aussi à optimiser la répartition et le stockage de l’énergie en fonction de la consommation locale.
Atlantech®, le premier quartier urbain d’activité bas carbone a vu le jour à La Rochelle et continue aujourd’hui de se développer. A la fois quartier d’habitation et espace d’activités dédié à la transition énergétique, c’est un site pilote que la collectivité souhaite dupliquer. Elle accompagne ainsi les acteurs privés du territoire dans la structuration de leurs projets. L’objectif : décupler les énergies afin de mettre en œuvre des modèles économiques viables en local. A l’horizon 2040, au moins trois quartiers fonctionnels seront installés dans le paysage rochelais.