Vitrine de la Région Occitanie pour les renouvelables, le salon Energaia réunit chaque année en décembre à Montpellier les professionnels de la filière solaire française. L’occasion pour l’exécutif régional de faire état de la bonne dynamique territoriale en matière de solaire via notamment des appels à projets innovants et citoyens. On fait le point avec Agnès Langevine, vice-présidente de la Région Occitanie en charge de la Transition Energétique !
« Il n’y a pas d’amour, il n’a que des preuves d’amour » écrivait Reverdy. Et il en est de l’amour comme de toute autre chose. A tout instant, il faut imprimer des marques de son engagement, inoculer des gages de confiance et donner des signes tangibles d’un attachement à la cause. En matière de transition énergétique la région Occitanie se positionne dans l’action pour faire de son mantra de « première région à énergie positive d’Europe » une réalité. Donner des preuves.
Des appels à projets pour éprouver les modèles
La Région Occitanie a par exemple été parmi les premières à lancer des appels à projets sur l’autoconsommation individuelle et collective dans des secteurs éclectiques du tertiaire à l’agriculture en passant par le commerce ou le médico-social. Pour cette session de décembre 2018, elle a reçu 19 candidatures dont deux en autoconsommation collective. Elle a également lancé des appels à projets pour le développement des énergies renouvelables coopératives et citoyennes avec 13 candidatures à la clé. « Nous sommes dans une bonne dynamique de réponses à nos appels à projets. Ce qui montre que nous sommes dans le vrai et que nous avons de bons outils. Nous avons ouvert la catégorie autoconsommation collective qui est soumise à beaucoup de freins et qui a du mal à trouver sa rentabilité. Ces appels à projets sont justement là pour éprouver ces nouveaux modèles sur les plans techniques, économiques et juridiques, pour y voir plus clair sur les questions de gouvernance ou de clés de répartition. Il nous aide à saisir la philosophie de cette énergie collective partagée » confie Agnès Langevine. Même si une grande majorité de ces candidatures devrait être lauréates, certaines encore perfectibles ou qui ne cadrent pas avec le cahier des charges ne seront pas retenues. « Qu’ils ou elles se rassurent nous ne laisserons personne sur le carreau. Nous retravaillerons ces projets avec l’aide de l’Ademe pour les faire éclore au sein de dispositifs plus traditionnels » poursuit la vice-présidente.
Un appel à projets pour assister les collectivités
Et la Région Occitanie de poursuivre dans l’innovation avec un autre appel à projets à destination des collectivités pilotes cette fois pour le développement de projets d’énergie renouvelable territoriaux. « Cet appel à projet pour lequel nous avons huit candidatures vise à soutenir les collectivités territoriales les plus volontaires pour la réalisation de projets de production d’énergies renouvelables territoriaux cohérents avec l’ambition de la Région. Les lauréats pourront bénéficier d’aides à l’animation et d’aides à l’émergence et au développement de leurs projets » précise Agnès Langevine. Pour ce qui concerne les aides à l’animation, le soutien à l’activité interne du porteur de projet sera plafonné à 24 000 euros/an et par équivalent temps plein sur une durée maximale de 2 ans. Le soutien pour une assistance à maîtrise d’ouvrage générale s’élèvera au maximum à 70% du montant de la prestation plafonné à 30 000 €. Pour ce qui concerne les aides à l’émergence et au développement, les aides cumulées de la Région et de l’ADEME s’élèveront au maximum à 70 % du montant des prestations plafonné à 100 000 €. La prochaine session est prévue avec pour date limite de dépôt le 15 février 2019. Cette initiative renforce le fait que ce sont les collectivités qui sont l’indéniable moteur de la transition énergétique. Cette dernière est d’ailleurs au cÅ“ur de tous les projets de territoire. Et justement à ce propos, Agnès Langevine ne cache pas certaines inquiétudes au vu des dichotomies qui peuvent se faire jour entre les planifications nationales et les stratégies des collectivités locales. « La remise en cause de l’éolien flottant est par exemple un non sens au regard des enjeux climatiques, économiques ou de création d’emplois. La France se voulait leader pour jouer un rôle à l’export vers le littoral asiatique, elle se saborde. Le gouvernement oublie de s’appuyer sur la dynamique des territoires. Il ne doit pas briser cet élan » conjure l’élue à la transition énergétique. Une supplique qui faut d’ailleurs pour toutes les énergies renouvelables décentralisées qui insufflent un incontestable vent de liberté dans l’appropriation des territoires par les citoyens !
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