Mercredi 24 octobre, à une ou deux rares exceptions, seuls les patrons des entreprises de l’énergie parmi les plus polluantes étaient reçus par le Président Emmanuel Macron pour préparer ses annonces de novembre sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Bizarrement, les acteurs qui Å“uvrent au quotidien pour rendre possible la transition énergétique – entreprises des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, associations, collectivités, syndicats – n’étaient pas conviés par le chef de l’Etat. Qu’arrive-t-il à notre Champion de la planète 2018, grand manitou des Accords de Paris? L’époque de la gouvernance environnementale à plusieurs collèges (entreprises, syndicats, ONG, collectivités) semble révolue. Elle a vécu. Pour affiner les objectifs de la très attendue PPE, le président de la République a décidé de recevoir uniquement les grands patrons et les chercheurs du secteur de l’énergie.
En signe de protestations, les acteurs vraiment engagés au quotidie dans la transition énergétique ont fait valoir leurs propositions et leurs inquiétudes lors d’une contre-réunion organisée simultanément dans un lieu public proche de l’Elysée, sous la forme d’un happening. Ces acteurs de la transition ont alerté le président de la République sur le risque qu’il y aurait à ne rien changer en matière d’énergie et que la PPE reste une coquille vide. Pourtant, il y a urgence à transformer notre système énergétique pour être à la hauteur de l’enjeu climatique et réduire les coûts futurs qui finiront par toucher tous les Françaises. Pourtant, 400 citoyennes interrogées dans le cadre du Débat national sur la transition énergétique ont appelé de leurs vÅ“ux une accélération de l’essor des énergies renouvelables en France. Ils étaient également une majorité (71%) à vouloir d’autres fermetures de réacteurs nucléaires que Fessenheim.
Lors de cette contre-réunion publique, les acteurs de la transition énergétique ont rappelé leurs principales attentes pour une Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ambitieuse et respectueuse des objectifs de la loi de transition énergétique. En matière d’énergie, ils ont notamment proposé d’engager la fermeture de réacteurs nucléaires pendant ce quinquennat et à horizon 2028 (en plus de ceux de Fessenheim) pour faire de la place aux énergies renouvelables et limiter les coûts et les risques croissant associés à cette énergie. Aujourd’hui, les acteurs de la transition énergétique (associations, professionnels des énergies renouvelables, collectivités, PME, citoyennes) savent que les emplois de demain sont dans la transition écologique. Ils et elles attendent du Président qu’il accorde toute son attention à leurs propositions concrètes et rationnelles.