Mardi 2 octobre, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a annoncé devant les sénateurs l’augmentation dès 2019 du Fonds chaleur à 300 millions d’euros. Particulièrement attendue par les acteurs de la chaleur renouvelable réunis au sein du Club de la chaleur renouvelable (AFPG, AMORCE, ATEE, CIBE, ENERPLAN, FEDENE, SER et Via Sèva), cette première étape vers le doublement nécessaire du Fonds chaleur annoncé par le Président de la République pendant la campagne présidentielle est une avancée importante.
En effet, alors que la chaleur représente la moitié de la consommation énergétique française, et que la moitié de l’effort à réaliser pour atteindre les 32% d’énergies renouvelables d’ici à 2030 repose sur le développement de la chaleur renouvelable, les projets de chaleur renouvelable et de récupération sont encore trop peu nombreux. La France décroche ainsi de la trajectoire de développement qu’elle s’est fixée avec la loi de transition énergétique de multiplier par 5 la chaleur renouvelable et de récupération livrée par réseau.
Renforcer l’attractivité économique des projets de chaleur renouvelable
Ce retard s’explique notamment par l’attractivité économique insuffisante du secteur, qui peine à attirer des investisseurs. Le Club de la chaleur renouvelable, qui avait adressé en septembre au Premier ministre une lettre ouverte afin de l’alerter sur la situation, se félicite de l’annonce du ministre de la Transition écologique et solidaire, et attend sa confirmation dans le projet de loi de finances pour 2019, sous la forme d’une augmentation du budget de l’ADEME.
Le Club sera également attentif à la manière dont ce renforcement de l’enveloppe du Fonds chaleur se répercutera sur le niveau d’aide accordé à chaque projet. Celui-ci doit, en effet, impérativement permettre de renforcer l’attractivité des projets de chaleur renouvelable et de récupération, à la fois pour les monteurs de projets mais aussi pour les usagers (ménages, activités tertiaires ou industrielles), qui doivent bénéficier d’une offre compétitive par rapport aux modes de chauffage à partir d’énergies fossiles ou électriques.