L’analyse de la dernière cartographie Capgemini Energie et Innovation à l’échelle planétaire est riche d’enseignements. Alors que le monde doit faire face à une révolution énergétique et digitale sans précédent sous le double effet de la raréfaction des énergies fossiles et du réchauffement climatique, elle nous apprend que les gros acteurs du secteur ne sont pas forcément des fleurons de l’innovation comme l’on pourrait s’attendre. Il faut dire que ces utilities, mastodontes de l’énergie, souffrent de forte inertie et d’un manque cruel de flexibilité à l’heure de repenser le modèle dominant centralisé.
Ainsi note-on par exemple au chapitre des leviers clés de la transition énergétique à la rubrique blockchain un niveau d’activité assez élevé pour les sociétés spécialistes du solaire et du stockage ainsi que pour les autres petits acteurs spécifiques et notamment des startups comme SunChain par exemple. Même les GAFA sont en retrait sur ce sujet. Il en est de même pour l’autoconsommation solaire portée essentiellement par les pure players du secteur avec un niveau d’activité élevé là où les majors de l’énergie et des systèmes traînent un peu les pieds.
En règle générale et au vu de cette cartographie consacrée à la mutation énergétique et sur l’ensemble des sujets balayés, la dynamique est du côté des acteurs de petite taille ou de taille moyenne. Et de revenir en 1973 avec la publication de Small Is Beautiful: une société à la mesure de l’homme, un recueil d’essais de l’économiste britannique Ernst Friedrich Schumacher.
Les principales thématiques de l’ouvrage reposaient sur l’importance de l’échelle humaine et sur l’idée de capital naturel, de traiter la nature comme un capital et non comme un revenu, L’auteur introduisait le souci des travailleurs et de l’intégrité environnementale dans les décisions commerciales mais aussi l’économie de la permanence, basée sur l’utilisation soutenable des ressources naturelles. Small is beautiful était aussi un manifeste pour le décentralisme dans l’autosuffisance communautaire. Voilà qui colle parfaitement au concept de l’autoconsommation solaire collective drivée par une blockchain et portée par des startups dynamiques et opérationnelles au plus près des citoyens.