Edito/Libre comme le Cloud

A l’heure où va s’ouvrir en France une négociation sur l’autoconsommation photovoltaïque et ses répercussions sur le réseau d’électricité, notamment le TURPE (Tarif d’Utilisation du Réseau Public d’Electricité), des voix s’élèvent déjà pour protéger et sanctuariser le système en place. Les positions des acteurs historiques apparaissent comme excessivement défensives, ancrés dans l’atavisme de la rente. Ces contempteurs cherchent à faire en sorte de faire couvrir les pertes de trafic par l’autoconsommation. Une hérésie !

Car ces réticences, fruits de réflexions surannées, ne vont pas dans le bon chemin. Il suffit de regarder ailleurs vers le monde des télécoms et plus récemment celui des taxis ou de la grande distribution avec Amazon, pour mesurer l’ampleur de la révolution à venir. La digitalisation des métiers, à marche forcée, est inéluctable. C’est un fait. Les majors du digital, les GAFA et autres, vont phagocyter les secteurs de l’énergie. A défaut de freiner cette mutation disruptive, d’y glisser des chausse-trappes, pensons plutôt à l’accompagner en concoctant des solutions et des applications métiers pour le solaire sur le réseau.

Ne commettons pas à nouveau les mêmes erreurs qu’au cÅ“ur des années 2000, avec cette notion d’intégration au bâti inventée par l’administration pour corseter le développement du solaire, notamment dans le sud de la France où installer du solaire sur son toit nécessitait de casser ses tuiles canal. Une aberration ! L’administration française actuelle reconnaît d’ailleurs quasi unanimement aujourd’hui qu’il s’agissait d’une mesure de non sens, vectrice de dysfonctionnements et de dommages irréversibles en matière d’étanchéité. Un constat lucide, d’autant que les industriels français qui devaient profiter de cette exception française à l’export, n’ont guère fait florès à l’international. Un échec.

Comme on l’a vu, une réglementation, dirigée ou pas d’ailleurs, peut se révéler dirimante au développement d’une filière. Ne persistons pas dans l’erreur. La valeur ajoutée est dans le digital au sein de ce nouveau paradigme de l’énergie. N’entravons pas, ne freinons pas Aujourd’hui en Allemagne, un « Cloud énergie solaire » permet déjà de stocker son énergie excédentaire pour la récupérer ensuite lors des périodes sans soleil. Pour des échanges sans entrave, en toute liberté ! Libre comme un Cloud au vent des promesses des technologies numériques.

Cet article est publié dans Actualités. Ajouter aux favoris.

Les commentaires sont fermés