ekWateur acteur du développement durable et de la transition énergétique – a publié il y a quelques semaines, en collaboration avec le cabinet de conseil indépendant français TNP, une analyse portant sur les différents programmes énergétiques des candidats à l’élection présidentielle 2017 et a lancé pour l’occasion une plateforme dédiée nommée « ekWateur 2017 ». Alors que les résultats définitifs du 1er tour des élections présidentielles sont connus depuis dimanche 23 avril, Julien Tchernia – cofondateur et président d’ekWateur – se questionne sur les conséquences d’un duel Macron/Le Pen sur le développement des énergies renouvelables :
« Marine Le Pen souhaite renforcer la filière nucléaire en France, en prolongeant l’exploitation de celle-ci de 40 à 60 ans, tout en développant les énergies renouvelables. Ceci soulève un questionnement autour de l’équilibre offre-demande. En effet, l’offre sera plus importante. Toutefois, le réseau de transport d’électricité RTE prévoit une baisse tendancielle de la demande dans les années à venir. Par conséquent, l’excédent énergétique sera plus important. Or, la candidate frontiste n’éclaire pas quelle serait sa stratégie de gestion de ce surplus. » explique Julien Tchernia.
« D’autre part, Emmanuel Macron souhaite atteindre l’objectif de réduire à 50% la part du nucléaire en 2025. Cet objectif a été fixé par la loi relative à la transition énergétique pour la croissante verte le 18 août 2015 (Loi TECV). Seulement le candidat ne donne aucun détail sur les moyens à mettre en place pour y arriver. Si c’est un objectif réalisable, il suppose pourtant de nombreux pré requis comme la redéfinition du mix énergétique car la part du nucléaire était de 73 % en 2016 ; la fermeture de 20 réacteurs, c’est-à -dire l’équivalent de 5 centrales (selon les hypothèses de prévision de consommation nominale de RTE) ; une nécessaire accélération de la construction des moyens de production verts comme le photovoltaïque ou l’éolien ; et une acceptation sociale généralisée. »
Pour les deux candidats en tête des suffrages, le futur de la production française sera donc composé par une part d’énergies renouvelables. Pour autant, il semble qu’aucun n’ait mesuré l’ampleur des moyens qui doivent accompagner cette transition. Peut-être profiteront-ils de l’entre-deux-tours pour éclaircir davantage leur programme énergétique dans le but de récolter des votes supplémentaires ?
Mais selon Julien Tchernia, la question centrale du débat est ailleurs : « Et si l’énergie devenait publique ? A l’évidence un modèle décentralisé est à portée de mains des français. Car sans impliquer les citoyens dans les bénéfices directs de la transition énergétique, comment espérer les convaincre ? Pourquoi penser que les citoyens acceptent de voir pousser des éoliennes dans leurs jardins s’ils n’en tirent pas profit ? Comment chaque candidat compte faciliter la prise en main par les citoyens de la production électrique ? La question mérite d’être posée. »
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