Pour les élections présidentielles, le magazine Plein Soleil a soumis trois questions à chacun des candidats concernant leur projet en matière de développement des énergies renouvelables et notamment de l’énergie solaire dans le cadre des Accords de Paris et de la lutte contre le changement climatique. La première et la seule à avoir répondu pour l’heure à nos questions est Marine LePen. On vous livre ses réponses. Dans l’attente des réponses des autres candidats
Plein Soleil : Quelle place les énergies renouvelables auront-elles au sein de votre programme en matière de politique énergétique alors qu’un scénario élaboré par l’Ademe évoque la possibilité d’un mix 100% renouvelable en 2050 en France ?
Marine LePen : L’objectif doit être de se passer des énergies fossiles. Il faut pour cela s’appuyer sur la première transition énergétique qui a été réalisée avec la substitution d’une part importante de la consommation des énergies fossiles de la France par le nucléaire.
La deuxième transition énergétique se fera avec le développement d’un mix d’énergies renouvelables. Le nucléaire assure la stabilité de la production d’électricité sans CO2 et à faible prix ; les énergies renouvelables permettent de produire de l’électricité à un coût aujourd’hui très compétitif.
La production d’énergies renouvelables étant intermittente, la consommation étant aussi intermittente, la France a besoin d’un vecteur de stockage. L’hydrogène produit à prix raisonnable avec le nucléaire la nuit, les ENR le jour est de ce point de vue un excellent vecteur de stockage. Les piles à combustibles utilisant de l’hydrogène et rejetant de l’eau permettront de faire fonctionner à terme une partie importante de notre industrie et des transports, en complément de l’électricité.
PS : Quelle est votre position sur l’énergie solaire en général, quelle soit thermique pour la production de chaleur, ou photovoltaïque ou à concentration pour l’électricité ?
MLP : Le solaire est une filière très prometteuse puisque l’énergie solaire tombant sur le sol de notre planète représente 5000 fois la consommation d’énergie de toute l’humanité ! Le photovoltaïque est la filière la plus prometteuse aujourd’hui puisqu’il permet de produire à bas coût et en quantité de l’électricité. Ceci est fondamental car il est hors de question de faire exploser le prix de l’électricité avec la nouvelle transition énergétique, les classes populaires et moyennes en souffriraient trop.
Le solaire à concentration est plus adaptée à des pays du Sud de l’Europe ou à la partie Sud de la France puisqu’il nécessite un plein soleil quand le photovoltaïque produit même quand le soleil est voilé.
Le solaire thermique est une énergie plus locale, principalement destinée à chauffer l’eau des maisons ou des immeubles. C’est à chaque Français de décider de son intérêt, selon le coût des travaux. L’Etat doit jouer son rôle pour protéger les citoyens : l’information et la règlementation doivent être claires et compréhensibles pout tous. Un prêt à taux 0% sur 10 ans avec l’aide de la Banque de France pour tout Français installant du solaire thermique pourrait être une bonne idée : il permettrait de réaliser des économies d’énergie, l’argent économisé sur la facture remboursant alors les échéances de l’emprunt.
PS : Allez-vous soutenir l’autoconsommation d’énergie solaire très liée aux technologies digitales dans votre programme ?
MLP : L’autoconsommation d’énergie solaire est une excellente chose. Il faut l’encourager. Il faut en revanche se poser la question : qui fournira l’électricité quand il n’y a sur le territoire pas de soleil et à quel prix ? Produire l’électricité nécessaire quand il n’y a pas de soleil pendant 5 jours, pas de vent peut couter très cher lorsqu’une forte part de l’électricité est produite par des énergies renouvelables. EDF est le fournisseur en dernier ressort, celui qui produit de l’électricité quand les autres ne le peuvent plus, qui fait ainsi tourner la France : cela a forcément un coût pour l’ensemble des Français auquel il faut réfléchir.
