A moins de trois mois de l’élection présidentielle, le Syndicat des énergies renouvelables (SER), qui regroupe l’ensemble des acteurs des énergies renouvelables en France, a publié son livre blanc, fruit du travail collectif de tous ses adhérents. Le mardi 31 janvier, à l’occasion de son colloque annuel passé au second plan en raison du Penelopegate, le Syndicat des énergies renouvelables a proposé aux candidats à l’élection présidentielle de se positionner sur les orientations stratégiques détaillées dans ce Livre blanc des énergies renouvelables qu’il leur a été adressé.
En préambule de son ouvrage intitulé « Energies renouvelables : s’inscrire dans l’élan mondial », le SER rappelle la révolution économique mondiale que sont en train d’accomplir les énergies renouvelables. Il souligne les mutations profondes qu’engendre cette révolution qui fait émerger de nouvelles formes de gouvernance, du consommateur acteur à l’Union Européenne. Il rappelle enfin les progrès accomplis depuis la parution de son dernier Livre blanc en 2011, et les mesures qu’il conviendra de mettre en Å“uvre pour accélérer le développement des énergies renouvelables dans notre pays et créer des emplois dans chacune des filières et sur tout le territoire. « Ce livre blanc formule treize orientations stratégiques et plusieurs dizaines de propositions opérationnelles pour permettre à notre pays de respecter ses engagements, de renforcer le tissu industriel de nos filières et de tenir un rang digne de la France dans l’élan mondial des énergies renouvelables. » explique Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables.
Si l’on entre dans le détail des filières solaires, quelles sont les ambitions du SER ? En matière de photovoltaïque, le SER a pour objectif de « faire rayonner la France sur le marché mondial ». Le solaire photovoltaïque devient l’un des moyens de production d’électricité les plus compétitifs. L’autoconsommation va se développer massivement dans les prochaines années, plaçant le photovoltaïque au cÅ“ur de la révolution numérique de l’énergie. SER-SOLER lance également un appel à la création d’un consortium industriel européen, reposant sur une initiative franco-allemande, pour fédérer chacune des étapes de fabrication d’un panneau solaire photovoltaïque. Un consortium européen permettrait de proposer une offre industrielle solide dans un marché mondial en très forte croissance. « Si aucune initiative européenne d’envergure n’est menée, cet écosystème pourrait particulièrement souffrir de la domination asiatique, qui représente d’ores et déjà plus de 90% du marché » souligne le Livre Blanc.
Pour le solaire thermodynamique, le SER encourage à développer l’offre française pour la porter à l’international. La France est riche d’acteurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’industrie du solaire thermodynamique. Cette expertise a été initiée grâce à la réalisation de la première centrale à tour au monde en 1983 : la centrale Thémis dans les Pyrénées-Orientales. Depuis, les acteurs français ont su faire évoluer leurs technologies pour se positionner sur un marché international en forte croissance. « Il est nécessaire que les pouvoirs publics apportent un soutien à la filière française en lui permettant de construire des références de taille significative. » précise le SER. Un chantier est ainsi en cours sous l’impulsion de la CNIM à Llo dans les Pyrénées-Orientales, à quelques encablures de Thémis. Tautologie de l’histoire du solaire thermodynamique en France
Enfin, pour le secteur du solaire thermique qui a actuellement du mal à s’imposer, le SER préconise de « faire valoir ses atouts. « La production d’eau chaude solaire a besoin aujourd’hui d’accroître sa notoriété. » indique le Livre Blanc. Le marché du solaire thermique français a besoin d’être relancé. Pour cela, les professionnels prônent une valorisation de son potentiel auprès des maîtres d’ouvrage et des particuliers, accompagnée d’une montée en compétences des installateurs. La multiplication des bâtiments à énergie positive devrait être un vecteur clé de progression.
En espérant que les candidats se saisissent au plus vite de ces préconisations pour enrichir leur programme de perspectives environnementales plus vertes, plus décentralisées, créatrices d’emploi et en cohérence avec les Accords de Paris dans la lutte contre le réchauffement climatique.
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