Au pied du majestueux four solaire d’Odeillo est désormais installée une microcentrale solaire à concentration « MicroSol-R » qui vient enrichir la palette des solutions des équipements du site sous la responsabilité du laboratoire PROMES du CNRS. Elle a été inaugurée le mardi 27 septembre dernier et renforce encore davantage l’attractivité de Font-Romeu en matière de recherche et développement dans le solaire à concentration. La microcentrale dans le détail !
Samedi 2 octobre en soirée, dans l’émission de télévision de Laurent Ruquier « On n’est pas couché », la ministre Ségolène Royal a évoqué l’avance que détenait la France en matière de recherche dans l’énergie solaire dans les années 1970-80 en citant notamment Font-Romeu et le site d’Odeillo. Savait-elle que quelques jours auparavant, le mardi 27 septembre, avait été inauguré un nouvel équipement sur ce site emblématique à la réputation mondiale affichée.
Des modules cylindro-paraboliques
En effet, en ce début d’automne 2016, Gilles Flament, directeur du laboratoire CNRS-PROMES a convié une centaine de personnes (chercheurs, entrepreneurs, étudiants, politiques) à l’inauguration de MicroSol-R, une microcentrale à concentration de 150 kW de puissance thermique max théorique couplée à une microturbine de 15 kW installée sur le circuit vapeur. Cette microcentrale dispose d’une technologie différente de concentration par rapport au four solaire et de son champ d’héliostats. Elle est constitué de trois modules cylindro-parabolique longs de 12 mètres chacun et de 5,7 mètres d’ouverture. Un des modules est orienté Nord-Sud, les deux autres sont orientés Est-Ouest, ceci afin d’avoir une production optimisée en fonction de la position du soleil dans le ciel et au fil des saisons.
Stockage à bas coût
Pour le stockage, la centrale est équipée de deux technologies distinctes : l’une avec deux cuves (une froide et une chaude) et l’autre avec une cuve unique de type thermocline dont l’intérêt est de stocker en une même cuve, le fluide froid et le fluide chaud. Cette dernière peut-être remplie à 50% d’un lit de roche ou d’un matériau issu du recyclage de déchets minéraux qui sert de matériaux de stockage à bas coût. L’argent, le nerf de la guerre ! C’est la société Eco-Tech Ceram managée par Antoine Meffre qui développe ce type de matériaux éco-efficaces pour le stockage. La production d’électricité est ensuite assurée par la turbine qui met en Å“uvre un cycle organique de Rankine (société Enogia) valorisant la chaleur à 160°C.
Innovation, formation, citoyenneté
Pour Gilles Flament, ce nouvel équipement à trois fonctions principales au sein du site de Font-Romeu-Odeillo : « Il est destiné dans un premier temps à la recherche et à l’innovation sur les composants des centrales solaires de petite et moyenne puissance et sur le stockage en particulier et aussi sur la génération d’eau douce. Dans un deuxième temps, cette microcentrale sera très utile pour former les étudiants de l’Université de Perpignan, ceux du master mais aussi ceux de la nouvelle école d’ingénieurs Sup’EnR unique en France. Enfin, cette centrale, à travers un volet citoyen, sera la vitrine du savoir-faire de la recherche publique en France, fer de lance du développement de l’industrie française » souligne le directeur du labo. Une industrie qui démontre d’ailleurs d’ores et déjà son savoir-faire à quelques encablures de là , à Llo, avec la construction de la centrale thermodynamique à concentration de la CNIM. Madame la ministre n’a pas fini de parler Font-Romeu et de la Cerdagne, cette belle région des Pyrénées ensoleillée trois cents jours par an