Alors que le marché du solaire thermique français peine à trouver un nouvel élan, l’entreprise toulousaine de fabrication de capteurs Heliofrance croit en sa bonne étoile. Elle développe sa propre gamme et fabrique également les produits d’ese-solar, société spécialisée dans l’autovidangeable. Rencontre avec Frédéric Mykieta d’HeliofrancE et Pierre Guedj d’ese-solar, deux hommes optimistes sur le devenir du solaire thermique en France !
« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » écrivait Paul Eluard. Dans une autre vie, au beau milieu des années 2000, Frédéric Mykieta dirigeait une entreprise d’installation d’énergies renouvelables, Alpilles-Solaires, du côté d’Avignon. C’est là qu’il rencontre pour la première fois Pierre Guedj, directeur commercial d’ese-solar, entreprise belge de capteurs solaires thermiques créée en 1987. Le courant passe entre les deux hommes. En matière de capteurs plans, Alpilles-Solaires implante sur les toitures du Grand Sud les produits ese-solar avec un certain bonheur, la qualité et la fiabilité des produits étant au rendez-vous.
Une cuve en plastique garantie à vie
C’est alors que Frédéric Mykieta fait la connaissance d’Alain Loubet, un chef d’entreprise toulousain. Ensemble, ils évoquent la possibilité de monter une usine de capteurs solaires thermiques à Toulouse. Banco ! Dès 2008, ils créent l’entreprise Heliofrance avec pour objectif la fabrication de produits performants, notamment autour d’un n0 proche de 0,85. Pas loin des records dans le domaine ! La certification Solar Keymark tombe en 2011 et le CSTBat, en 2013, sur l’ensemble de la gamme. Et Heliofrance de proposer un système un tantinet atypique. « Nous avons développé pour nos chauffe-eau solaires, une cuve sandwich composite. Cette cuve, sans traversée de cloison en partie basse, sur le principe d’un bain marie à production d’ECS instantanée, nous permet d’offrir une garantie à vie ! Avec de très faibles pertes thermiques, notre cuve répond aux normes actuelles de construction» souligne Frédéric Mykieta.
« Le taux de redistribution sociétale le plus élevé de la profession »
La société Heliofrance est détentrice de ses outils de production : des cintreuses à la chaine d’assemblage robotisée en passant par les soudeuses Laser. Dans sa philosophie d’entreprise, Heliofrance porte également une attention toute particulière à sa filière d’approvisionnement. Les profilés des capteurs viennent d’Albi, les cartes électroniques et les pièces plastiques de Toulouse, la cuve d’Oyonnax, « Nous disposons certainement du taux de redistribution sociétale le plus élevé de la profession, ce que nous allons faire certifier prochainement. » confirme Frédéric Mykieta. Un bon point pour le patriotisme économique et l’emploi en France !
ese-solar opte pour Heliofrance
Sur le plan industriel, la capacité de production totale d’ Heliofrance avoisine les 8000 capteurs plans par an soit environ 25 000 m² et entre 2 500 et 3 000 accumulateurs chaque année. Si la société Heliofrance fabrique ses propres gammes, elle s’est également imposée en tant qu’EOM (Original Equipment Manufacturer) à savoir un fabricant d’équipement d’origine, en français dans le texte, pour des acteurs du secteur. Et c’est dans ce contexte, très loin du simple hasard, que Frédéric Mykieta a retrouvé Pierre Guedj. Sous la férule de ce dernier la société ese-solar est devenue française en 2013. « Deux solutions s’offraient à nous. Soit nous rapatriions les machines de Rochefort près de Bruxelles à Aubagne, le nouveau siège social d’ese-solar, soit nous nous associions à un acteur compétent qui avait déjà prouvé sa connaissance de la fabrication de capteurs autovidangeables et sous pression. Il se trouve qu’Heliofrance avait développé ces produits dans sa gamme et disposait des compétences » précise Pierre Guedj.
Optimisme de rigueur pour le solaire thermique collectif
La nouvelle gamme de capteurs ese-solar pour le collectif comme pour l’individuel est donc aujourd’hui fabriquée chez Heliofrance à Bérat, à quelques encablures de la Ville Rose. Les quatre modèles ese-solar garantis dix ans, deux verticaux et deux horizontaux, sont les seuls capteurs autovidangeables du marché sous Avis Technique et Solar Keymark du CSTB. « L’autovidangeable, c’est la bonne solution, c’est la solution pertinente qui tient dans le temps. Je n’ai pas connaissance d’une seule installation ese-solar en collectif en défaut à ce jour » assure Pierre Guedj qui demeure optimiste quant au devenir du solaire thermique en France et notamment dans le collectif. « Je réponds quotidiennement aux nombreux appels d’offres en provenance de toutes les régions, ce qui traduit une dynamique favorable à la filière. De plus, la demande de fournitures d’énergies est en pleine mutation et nos énergéticiens historiques vont devoir adapter leurs offres. Il sera alors l’heure de parler vraiment du mix énergétique. Dans ce contexte, le solaire thermique aura son mot à dire.conclut-il. Sur qu’Heliofrance l’entend aussi de cette oreille !
Encadré
ese-solar, inventeur du drainage gravitaire
Les systèmes à drainage gravitaire en circuit hermétique garantissent une plus grande sécurité. Dès la mise à l’arrêt des installations, les capteurs se vident, ce qui permet une protection optimale du fluide caloporteur contre la surchauffe et le gel et évite la dégradation de ses propriétés. Ainsi affranchis des problèmes de surchauffe et de gel, les systèmes ese-solar sont mieux dimensionnés : plus d’énergie et plus de puissance pour un coût au m² et au kWh optimisé. ese-solar vient également de passer un partenariat avec la société Resol, avec option autovidangeable, pour la régulation et la télétransmission, un produit open qui permet à tous les exploitants de prendre la main quand ils le souhaitent.
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