Xerfi vient de publier une étude sous le titre : « Le marché des énergies solaires et photovoltaïques – Parité réseau, nouveaux mécanismes de soutien et innovations dans les modes de financement : perspectives d’ici 2018 et panorama des acteurs ». Les PME spécialistes des grandes centrales au sol ou en toitures, rompues aux appels d’offres, tirent leur épingle du jeu. L’amont de la filière – fabricants de panneaux et le marché du résidentiel, sont en revanche à la peine. Explications !
Le marché du solaire n’est pas avare de bonnes nouvelles. Alors quand le leader des études économiques sectorielles Xerfi annonce « qu’après des années de crise, le marché français des énergies solaires et photovoltaïques sort enfin la tête de l’eau avec un chiffre d’affaire qui a bondi de 4% entre 2014 et 2015 pour s’établir à 4,5 milliards d’euros » on ne peut que se réjouir. « Bénéficiant du soutien actif des pouvoirs publics, cette énergie s’impose aujourd’hui comme une solution incontournable et rentable pour relever le défi de la transition écologique » poursuivent les experts Xerfi.
Un environnement de marché favorable
Et Xerfi de fourbir les raisons d’un tel rebond. Et il est avant tout économique : « Le photovoltaïque est maintenant compétitif. Le coût de l’électricité issue des champs de panneaux solaires s’établit en effet entre 70€ et 110€/MWh, en fonction des conditions d’ensoleillement des sites. En comparaison, l’accord signé entre EDF et le gouvernement britannique garantit un prix d’achat de 126€/MWh pour l’électricité produite par la future centrale EPR d’Hinkley Point (Royaume-Uni). La baisse des prix du silicium, l’industrialisation des procédés d’assemblage côté fabricants et la forte concurrence internationale ont finalement provoqué la chute des coûts des modules et ainsi nettement amélioré la compétitivité du photovoltaïque par rapport aux autres énergies.
A tel point que les centrales solaires constituent aujourd’hui des produits de placement alternatif attractifs. D’ailleurs, le rendement courant élevé et régulier, la volatilité faible et la protection possible contre l’inflation font se rencontrer investisseurs et gestionnaires de projets de centrales solaires en quête de capitaux. Les véhicules de financement innovants, à l’image des fonds d’infrastructures spécialisés dans les énergies renouvelables ou les green bonds (émissions obligataires basées sur le financement d’initiatives environnementales) facilitent la mise en relation entre financeurs et porteurs de projets. Ce dynamisme bénéficie également aux projets de taille plus modeste grâce au financement participatif, promu par exemple par la plateforme Energie Partagée qui collecte les fonds des citoyens pour les investir dans des projets eco-friendly.
Dans un environnement de marché plus favorable, les grandes centrales photovoltaïques au sol fleurissent tant en France qu’à l’international. Celles-ci se trouvent essentiellement dans les pays bénéficiant de conditions d’ensoleillement exceptionnelles, comme aux Etats-Unis avec le champ de Playa Solar 2 de First Solar ou encore au Salvador avec la ferme PV de Sunpowder. L’Amérique du Sud et l’Inde constituent également des débouchés privilégiés pour les acteurs français qui se distinguent grâce à un savoir-faire reconnu en matière de conception de centrales photovoltaïques complexes et de financement de projets dans les énergies renouvelables ».
Une filière à deux vitesses avec une atonie inquiétante de la demande chez les particuliers
L’étude Xerfi confirme qu’à court terme, « l’activité de la filière sera portée par les développeurs et les exploitants d’installation solaires de grande taille. Ils bénéficieront du coup de pouce du gouvernement, qui a annoncé en septembre 2015 le doublement du volume de l’appel d’offre pour la construction de centrales solaires « CRE 3 ». Des perspectives d’autant plus encourageantes que la loi sur la Transition énergétique et la Programmation Pluriannuelle de l’Energie ambitionnent de mettre en service au moins 3 600 MW de nouvelles capacités de production électrique photovoltaïque d’ici 2018.
Les start-up françaises ne seront pas en reste. Elles ont une belle carte à jouer sur le marché grâce à leur savoir-faire sur le segment des produits technologiques à forte valeur ajoutée. Ainsi, la société Sunpartner Technologies a développé un film photovoltaïque transparent intégrable sur ou sous les écrans des périphériques mobiles pour en recharger la batterie. Leur technologie a séduit le géant chinois de la téléphonie TCL, qui a signé un accord avec la PME ».
Parmi les points noirs qui subsistent, les experts de Xerfi évoquent « les acteurs de taille plus modeste qui resteront quant à eux à la peine car davantage positionnés sur des segments moins dynamiques, comme le résidentiel. L’atonie de la demande d’installations chez les particuliers est même particulièrement inquiétante. A peine plus de 11 000 contrats ont en effet été signés en 2015, contre plus de 88 000 en 2010. En outre, l’amont de la filière apparaît très mal armé pour faire face à la concurrence des opérateurs asiatiques. Finalement, l’activité des fabricants français de panneaux solaires ne devrait croître que de 1% par an d’ici 2018, selon les prévisions des experts de Xerfi ». Des chiffres qui montrent que l’autoconsommation a du mal à se faire une place dans le pays d’Europe où le kWh est l’un des moins chers. Ceci expliquant cela
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