Dans cette lettre ouverte à tous les participants de la COP21, REC, le premier fabricant européen de panneaux solaires, souligne à quel point l’énergie solaire est propre, viable et compétitive aujourd’hui. Il donne les mesures politiques que les gouvernements doivent appliquer pour conserver le dynamisme du solaire afin de protéger l’environnement.
Le secteur électrique est le principal responsable des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie, totalisant 40 % des émissions à l’échelle mondiale. Il semble donc logique de consacrer davantage d’efforts aux énergies propres si nous espérons voir la planète amorcer un changement visant à réduire les émissions de CO2 pour maintenir le réchauffement climatique, désormais inévitable, à un niveau acceptable. Bien que la demande mondiale d’énergie ne cesse d’augmenter, les sources doivent être aussi bien abordables et efficaces que propres pour être compatibles avec la croissance économique. L’énergie solaire convient parfaitement. C’est l’énergie la plus propre qui soit et elle présente le plus faible impact environnemental. REC a démontré qu’un délai d’amortissement énergétique d’une année est possible pour les panneaux solaires. Le montage des installations solaires est aussi plus rapide parmi les sources d’énergie renouvelables. Cet aspect est essentiel dans les régions comme l’Afrique, où encore plus de 600 millions de personnes n’ont pas accès au réseau électrique. Source d’énergie propre et fiable, le solaire peut désormais remplacer les groupes électrogènes diesel encore très répandus, ainsi que leurs émissions nocives.
Une baisse de 40% des prix du PV en 2020
Son coût diminue aussi de façon impressionnante. Parmi toutes les énergies renouvelables, le solaire devient rapidement un produit accessible. Les systèmes photovoltaïques étant actuellement moitié moins chers qu’il y a seulement six ans, l’énergie solaire atteint la parité réseau (niveau de prix où l’électricité photovoltaïque est compétitive avec les sources d’électricité conventionnelles) dans toujours plus de régions. Selon un rapport récent de la Deutsche Bank, le solaire a atteint la parité réseau dans près de la moitié des 60 pays étudiés, notamment sur les grands marchés comme les États-Unis, le Japon et l’Allemagne, suivis de près par la Chine et l’Inde. La Deutsche Bank affirme également que les prix pourraient baisser de 40 % en 2020, ce qui rendrait le solaire encore plus attrayant. D’après une analyse de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), les coûts de production (LCOE) du fournisseur d’énergie solaire le plus compétitif tournent autour de 0,08 USD par kWh. L’Institut Fraunhofer (Allemagne) prévoit que le solaire sera la source d’énergie la plus répandue au monde en 2050. 40 % des besoins en électricité à l’échelle mondiale seront alors satisfaits à des coûts de production de 2 à 4 centimes d’euros par kWh.
Ces chiffres illustrent la transition en cours depuis les décisions politiques aux décisions dictées par des considérations de nature économique. Le solaire a pourtant encore besoin d’objectifs, de mécanismes et d’engagements gouvernementaux stables et fiables. Les changements et les revirements politiques sont à l’origine de l’incertitude et du manque d’investissements. L’Allemagne, premier à avoir adopté l’énergie solaire, en est un triste exemple : en raison des changements de politiques, les nouveaux investissements pour le solaire en 2015 seront de 35 % inférieurs à ceux de 2014. L’Allemagne n’atteindra pas ses objectifs climatiques et est en train de perdre son rôle de leader dans le domaine de la transition énergétique.
Promouvoir au maximum l’autoconsommation
REC lance un appel en faveur des actions politiques suivantes :
Réduire les subventions occultes aux combustibles fossiles pour une comparaison économique équitable. Le secteur des combustibles fossiles a reçu 550 milliards USD de subventions en 2013, quatre fois plus que le secteur des énergies renouvelables.
Établir une réforme structurelle du marché du carbone afin de garantir un prix réel pour les émissions de CO2 et de tenir compte des coûts climatiques de l’énergie provenant de combustibles fossiles jusqu’à 0,13 USD par kWh. Le prix moyen des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie sur un marché du carbone est de 7 USD par tonne de CO2, alors que sur les marchés bénéficiant d’aides à la consommation de combustibles fossiles, la moyenne équivalente représente 115 USD par tonne de CO2.
S’engager en faveur d’objectifs plus ambitieux pour augmenter de manière significative la part du solaire dans le bouquet d’énergie électrique. Sinon, il nous sera impossible de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2 °C, point sur lequel nous nous sommes engagés.
Promouvoir au maximum l’autoconsommation d’énergie solaire résidentielle et commerciale. Ces investissements écologiques devraient être appréciés.
« Le secteur de l’énergie solaire crée des milliers d’emplois par an, dans un secteur innovant, avec un futur à long terme radieux. Selon les estimations de l’IRENA, le secteur photovoltaïque est le premier employeur du domaine des énergies renouvelables du monde avec 2,5 millions d’emplois. Les actions des gouvernements restent essentielles pour faire progresser cette industrie et promouvoir son adoption » conclut Steve O’Neil, PDG de REC
Plus d’infos…