La communauté de communes de l’île d’Oléron a été sélectionnée dans le cadre de l’appel à projet de l’Etat comme « Territoire à Energie Positive pour la Croissance verte ». Parallèlement, les édiles de cette collectivité sont en cours d’élaboration de la stratégie «Territoire à Energie Positive » avec le soutien de l’ADEME, et de la région Poitou-Charentes. Ce projet vise une production d’énergie 100 % renouvelable à l’horizon 2050 liée à une forte diminution de la consommation. Par ailleurs, depuis le 1er avril 2011, l’Ile d’Oléron est un site classé. Le classement concerne les 8 communes de l’île et couvre une superficie de 21 800 hectares : 14 700 hectares sur la partie terrestre de l’île (soit 84 % de sa surface totale) et 7 100 hectares sur le domaine public maritime.
Les premières études de potentiels en termes de développement des énergies renouvelables sur l’île affichent une couverture possible de la consommation d’énergie par des énergies renouvelables à hauteur de 38 % en 2030 (54 % des besoins en électricité et 66 % des besoins en chaleur). Cette couverture repose principalement sur l’énergie solaire aussi bien en électricité (photovoltaïque) qu’en chaleur (eau chaude solaire). Cette étude a également identifié que 34 % des toitures de l’Ile se trouvent dans des zones en site classé, en AVAP (Aires de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine) ou en sites inscrits. Cette proportion importante impacte notamment des toitures de grande surface, telles que celles des hangars agricoles, qui pourraient être valorisées en produisant de l’énergie photovoltaïque. Aujourd’hui cette option n’est pas réalisable du fait, notamment de l’interdiction d’implantation de panneaux photovoltaïques en site classé.
Les élus du territoire sont conscients que les différents décrets de protection du paysage sont importants pour le futur de l’île d’Oléron. Néanmoins, ils viennent d’alerter par courrier la ministre de l’écologie et de l’énergie Ségolène Royal sur la difficulté pour l’Ile d’Oléron de mener à bien son projet de Territoire à Energie Positive si une concertation n’est pas menée pour permettre de fixer un cadre d’intégration de l’énergie solaire en site classé. Des techniques d’intégration au bâtiment de ces énergies sont aujourd’hui disponibles et pourraient permettre de concilier un paysage préservé et une production d’énergie locale et renouvelable. Les élus se tiennent ainsi à la disposition de la ministre pour participer à faire évoluer les principes actuels concernant l’intégration des énergies renouvelables, notamment solaire, en site classé. Une situation pour le moins ubuesque !