Les villes et les régions, en tant que productrices et consommatrices d’énergie, mais aussi comme acteurs les mieux placés pour informer et former les citoyens aux questions énergétiques, sont des acteurs incontournables dans la création d’une Union de l’énergie résiliente et compétitive. Leur pleine implication est une condition essentielle de la réussite de ce projet, qui devrait se traduire par leur plus grande association au sein des régulateurs de l’énergie au niveau national et européen. C’est ce qui ressort de la position du Comité des Régions (CdR) sur le paquet Union de l’énergie, qui appelle aussi à une définition européenne de la précarité énergétique et à une action ambitieuse en faveur des réseaux intelligents.
La Commission européenne a lancé en février dernier l’un des éléments phares de son programme: son projet d’Union européenne de l’énergie visant à permettre à l’Europe de disposer d’une énergie sûre, abordable, compétitive et respectueuse du climat. Selon le rapporteur du CdR Pascal Mangin (FR/PPE), Conseiller régional d’Alsace: L’Union pour l’énergie est une formidable opportunité de refonder la politique énergétique à l’échelle européenne. En prenant en compte la participation des collectivités territoriales, des opérateurs et les compétences des Etats membres, l’UE se fixe comme objectif d’offrir une énergie à prix compétitif à nos concitoyens et à nos entreprises, et cela en la rendant moins dépendante des énergies fossiles. Le Comité des Régions entend participer pleinement à ce travail en apportant l’expertise et la capacité d’action des collectivités qu’il représente. C’est l’objet du rapport adopté aujourd’hui en session plénière du CdR.
Engager les gouvernements locaux Pour assurer la prise en compte de la dimension territoriale dans la future union de l’énergie, le CdR demande que les collectivités locales soient représentées au sein des autorités nationales de régulation ainsi que de l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie. Il souhaite également pouvoir être associé aux activités du forum des infrastructures énergétiques qui sera prochainement mis sur pied par la Commission. Le CdR suggère par ailleurs d’envisager la création d’un forum européen des territoires qui agirait comme agrégateur des initiatives locales, diffuserait les bonnes pratiques et encouragerait les financements innovants.
Efficacité énergétique et financements au niveau local Le CdR soutient la priorité donnée à l’amélioration de l’efficacité énergétique mais souligne que celle-ci suppose des outils financiers performants et un environnement réglementaire propice aux projets développés au niveau local. C’est pourquoi il demande que les fonds et instruments financiers de l’UE et de la BEI ne soutiennent pas uniquement les grands projets d’infrastructure mais également des projets de moindre importance en considérant leur valeur ajoutée pour les collectivités locales.
Placer le consommateur au cÅ“ur de la stratégie Le CdR attire l’attention sur les consommateurs vulnérables et demande à cette fin de travailler à une définition commune de la précarité énergétique et à l’élaboration d’indicateurs européens afin de pouvoir développer des politiques ciblées pour chaque région ou territoire. Le Comité insiste également sur la nécessité d’une action forte en faveur des réseaux et des compteurs intelligents, en tant qu’outils au service du consommateur. Rôle moteur de la recherche et de l’innovation (R&I) Le CdR appuie le rôle stratégique accordé à la R&I en vue de la réussite de la décarbonisation du système énergétique de l’UE. Il insiste pour que la R&I dans les énergies renouvelables, la mobilité douce, la modernisation des infrastructures énergétiques existantes et la construction de centrales électriques intelligentes, puissent être favorisés au niveau local.
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