Les éleveurs français sont en crise. Les prix de vente des produits de l’élevage, principalement la viande et le lait, sont actuellement inférieurs aux coûts moyens de production. Comment agir dans ce contexte ? Sébastien Ackermann, fondateur et gérant de la société Base apporte sa pierre à l’édifice et fait part des moyens pour reprendre la main sur l’efficacité économique d’une exploitation d’élevage. Premier axe : travailler pour l’indépendance fourragère de l’exploitation en privilégiant les cultures herbagères, et notamment les légumineuses comme la luzerne et le trèfle riches en protéines. Ces cultures sont respectueuses de l’environnement, traditionnelles et très peu coûteuses. Si la culture de ces plantes ultra nutritives et saines ne se développe pas massivement en Europe, c’est simplement parce qu’il était difficile de garantir la récolte, car il est impossible de prévoir la météo au moment de la fenaison.
Ce qui était vrai autrefois ne l’est plus forcément aujourd’hui. BASE conçoit et réalise des unités de séchage solaire ultra efficaces, basées sur la technologie Cogen’Air 100% française, qui permettent de récolter et sécher le fourrage à peine fauché, pour une conservation de toutes les propriétés nutritives et gustatives de ces plantes dont les animaux raffolent. Est-il besoin de rappeler qu’un foin riche n’a pas besoin d’être complété par un protéagineux onéreux ou même un complément azoté hors de prix ? Avantages pour l’exploitant : un lait plus abondant, plus riche, donc un chiffre d’affaires mécaniquement plus élevé. Moins de charges alimentaires, la tonne de foin autoproduite coûte moins de 50€ tout compris à l’agriculteur, soit 3 à 10 fois moins cher que les autres types d’aliments. Aussi, il est acquis qu’un système à dominante herbagère est plus respectueux de l’environnement et de l’animal.
« A titre d’exemple, l’agriculteur qui a investi dans notre premier séchoir Cogen’Air, a vu son excédent d’exploitation bondir de 70.000€ dès l’année qui a suivi la mise en route, malgré la baisse des prix du lait ! 70.000€ c’est précisément la moitié de ce que lui a coûté l’investissement. Une rentabilité en 2 ans ! Une fois l’indépendance fourragère acquise, les cultures maitrisées, l’exploitation stabilisée ; quoi de plus simple que de se convertir au bio ? Et ainsi vendre sa production à des filières à plus haute valeur ajoutée, plus qualitatives et à plus fortes margeset atteindre l’indépendance stratégique et financière! » soumet Sébastien Ackermann.
Indépendance énergétique !
Reste à aborder le point clé du séchoir Cogen’Air : il produit de la chaleur, mais également de l’électricité photovoltaïque qui sera vendue à EDF et bénéficiera des tarifs de rachat pendant 20 ans. La ministre de l’écologie et de l’énergie Ségolène Royal, a annoncé récemment des mesures pour renforcer l’usage des énergies renouvelables dans le secteur de l’élevage et plus généralement de l’agriculture. Ainsi, a-t-elle acté une revalorisation de 10 % du tarif d’achat pour les petites installations (<100kW) et un doublement des volumes (de 40 à 80 MW) de chacun des appels d'offres pour les installations photovoltaïques de moyenne puissance (100-250kW). Un signe fort en faveur de la Transition Energétique au cÅ“ur des Territoires ruraux !
Pour un 100 kWc, le chiffre d'affaires généré se situe environ entre 15 000€ à 18 000€ annuel, soit tout même entre 300.000€ à 360 000€ de recettes photovoltaïques qui permettront de financer en totalité l'équipement conçu pour durer plus de 25 ans. Le concept de Ferme à Energie Positive prend tout son sens dans le contexte actuel d'une filière élevage en crise. Il existe des solutions éprouvées, qui redonnent de la dynamique économique aux exploitations, qui sont écologiques et respectueuses de l'environnement, qui s'inscrivent dans une transition vers un plus grand respect de l'animal, et redonnent à l'agriculteur la dignité, conséquence de la juste rémunération de son travail.
« Je souhaite donc lancer un appel solennel au gouvernement, et notamment au Ministre Le Foll afin qu'il mette en œuvre et renforce son plan « protéines végétales » : que soient enfin mis en œuvre les Plans pour la compétitivité et l'adaptation des exploitations agricoles PCAE (et à ce titre que les séchoirs solaires soient éligibles aux subventions ce qui n'est pas le cas dans toutes les régions), toujours en pause dans la majorité des régions de France depuis le début de l'année. Et que le retard pris sur ces investissements au cours du 1er semestre 2015 soit rattrapé au cours du 2ème semestre 2015. Concentrons les efforts sur les solutions d'avenir plutôt que de s'entêter à subventionner des méthodes obsolètes qui enferment les agriculteurs dans la précarité. Le salut de l'élevage passe par les investissements dans des outils efficaces, rentables et durables » conclut le chef d'entreprise.
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