Depuis le début d’année 2015, avec la montée de neoen à 60% de son capital, la société montpelliéraine Gensun a changé de braquet. Elle assure désormais la maintenance d’un parc de près de 300 MW. Voilà qui tombe plutôt bien, Gensun a fait de la maintenance son axe prioritaire de développement !
Au jeu des alliances, des prises de participation et des stratégies de consolidation du secteur du solaire en France, Gensun, installée dans la zone Millénaire de Montpellier, tire son épingle du jeu. L’acquisition de juwi EnR par neoen qui détient 60% de Gensun a créé de nouvelles opportunités pour la société montpelliéraine
Un parc en maintenance multiplié par dix en un an
En un peu plus d’un an, la société héraultaise a multiplié par dix le parc photovoltaïque dont elle assure la maintenance pour atteindre près de 300 MW. Elle a ainsi récupéré en maintenance l’ensemble du parc de juwi EnR notamment la centrale d’Ortaffa dans les Pyrénées-Orientales puis les parcs de GP Joule ainsi que des centrales au Portugal construites par des équipes de Gensun. Ces signatures de contrat de maintenance vont permettre à Gensun, 37 salariés, de maintenir le chiffre d’affaires de 2015 à hauteur de celui de 2014 aux alentours de 23 millions d’euros. « Notre activité construction soumise à forte concurrence et à forte pression sur les prix est compensée par l’activité maintenance. Ce qui est plutôt sain car cette dernière, moins risquée, apporte des revenus récurrents » confie Brian Boulanger directeur général de Gensun.
« Nous maîtrisons tous les types de projets et regardons sur l’international »
Sur le plan de la construction des centrales, 2015 sera donc une année de transition entre fin du CRE 1 et quelques projets en toiture en moins de 100 kWc. En fin d’année, Gensun réalisera un projet en CPV 2 axes. « Nous complétons notre panoplie. A fin 2015, nous aurons réalisé tous types de centrales : toits classiques, toits plats avec du cristallin ou de la couche mince, grandes centrales au sol avec ou sans trackers. Nous maîtrisons tous les types de projets » poursuit le directeur général qui n’oublie pas de lorgner sur l’international avec une grande prudence cependant. Tenter l’aventure à l’export pour une PME comme Gensun s’est souvent prendre le risque de se brûler les ailes. L’entreprise revendique cependant déjà une expérience très positive au Portugal avec la construction de trois centrales pour un total de 24 MW. « Nous aimerions reproduire le Portugal dans le cadre d’un accompagnement de neoen à l’international sur l’Amérique du Sud ou l’Amérique Centrale puisque neoen est présent au Salvador et au Mexique. Vous savez aujourd’hui Dans beaucoup de pays, les projets d’électricité solaire sont très compétitifs » confie Brian Boulanger.
Un T5 plus élevé mieux que les appels d’offres
En France, la situation demeure tendue. Les appels d’offres erratiques entravent le développement du solaire. Le bureau d’études de Gensun, troisième centre de profits de l’entreprise après la construction et la maintenance, réalisent des études de faisabilité et prépare justement les nouveaux appels d’offres pour des investisseurs. «Nous prônons un tarif T5 à peine un peu plus élevé qui permettrait à tout le monde de travailler sans peser sur la CSPE. Cela fonctionnerait mieux que les appels d’offres qui manquent cruellement de régularité » conclut Brian Boulanger.