Anne Quéméré, navigatrice bretonne et Raphaël Domjan, écoexplorateur suisse, vont tenter de réaliser, durant cet été, le passage du Nord-Ouest, lors la première navigation solaire polaire, aux confins des océans Pacifique et Atlantique, en parcourant quelque 3’000 km à travers les glaces, sur deux kayaks, dont un spécialement équipé de panneaux photovoltaïques et d’un système de propulsion électrique. Une mission avant tout scientifique.
Anne Quéméré, navigatrice chevronnée et Raphaël Domjan, écoexplorateur, se suivent depuis de nombreuses années. Ils ont tenté de se croiser en plein océan Pacifique lorsqu’Anne naviguait en solitaire à bord de son kiteboat et que Raphaël effectuait, en équipage, le premier tour du monde sur un bateau à l’énergie solaire..
Un huis clos à ciel ouvert en autonomie complète
Aujourd’hui, ils ont décidé d’unir leurs forces et de partager leurs regards, afin de tenter de traverser le passage du Nord-Ouest, de l’océan Pacifique à l’océan Atlantique, longtemps resté un mythe pour des générations de navigateurs. Au cours de l’été 2015, et dans un huis clos à ciel ouvert de presque trois mois à compter du mois de juin, ils navigueront à bord de deux kayaks distincts. Celui d’Anne Quéméré restera de type « standard », tandis que celui de Raphaël Domjan sera équipé de panneaux photovoltaïques permettant de recharger les batteries et d’un système de propulsion électrique qui donnera la possibilité de naviguer durant 50 kilomètres, sans soleil, à une vitesse moyenne de 5 km/h, et pouvant atteindre, en vitesse de pointe, les 10 km/h. Grâce au soleil, il devrait être possible, théoriquement, de naviguer jusqu’à 100 kilomètres par jour, avec plus de 200 kilos de matériel et de vivres.
Une première et une expérience scientifique inédite
A cette latitude, en été, le soleil ne se couche jamais. Selon les données sur l’ensoleillement du service météorologique canadien et nos calculs, il sera possible, durant cette courte fenêtre estivale, de produire autant d’énergie sur une journée que le long de l’équateur. Néanmoins, cette production d’énergie sera réalisée sur les 24 heures de la journée. A ce jour, personne n’a tenté d’utiliser l’énergie solaire à une telle latitude. Il s’agira donc, d’aller voir de plus près si la théorie fonctionne et d’incliner les panneaux photovoltaïques vers le sud à plus de 70°, afin d’optimiser la production d’énergie solaire. Cette énergie devrait permettre, durant l’expédition, l’utilisation d’un ordinateur portable, de caméras et d’un téléphone satellite. Un capteur d’ensoleillement et un enregistreur de données, permettront d’analyser les valeurs d’exposition solaire, ce qui permettra de valider scientifiquement les prévisions d’ensoleillement à des latitudes extrêmes.
Un challenge extrême qui n’est tracé sur aucune carte
Cette expédition est un véritable challenge, tant les chemins sont rares et souvent encombrés par les glaces. Ils s’ouvrent et se referment, se tordent et se déforment à travers l’immense archipel arctique, le long d’un dédale follement compliqué de golfes et chenaux, de bassins et détroits situés entre le territoire de Baffin et la terre de Banks. L’itinéraire n’est tracé sur aucune carte. D’une année à l’autre, les glaces dessinent de nouvelles voies et l’aboutissement du voyage au terme de longs mois d’acharnement, dépend des lieux, du temps mais aussi des circonstances.
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