Les nombreux avantages du photovoltaïque semblent encore en laisser certain sceptiques. L’argument péremptoire du moment concerne l’intégration au réseau. Argument d’autorité s’il en est puisque technique, implacable et froid comme la science. Pourtant il ne résiste pas à un examen un tant soit peu attentif : la part du photovoltaïque en France n’est pour l’instant que de 1%, alors même que des études prouvent que le réseau pourrait facilement supporter une injection de 20 à 30% de l’énergie totale. Que les détracteurs se rassurent donc, nous pouvons décupler encore plusieurs fois la capacité actuelle avant de rencontrer le moindre problème.
Mais en réalité cet argumentaire n’est qu’un procédé rhétorique éculé qui consiste à s’attacher à un point de détail pour mieux faire oublier ce qui est vraiment important : le solaire dominera le monde de l’énergie, c’est un fait et non un vÅ“u pieu. Ce ne sont pas les pro- ENR qui l’affirment, mais l’IEA, les banques d’affaires les plus influentes et même les groupes pétroliers.
La raison dicte de se poser les bonnes questions : face à ce fait inéluctable il ne s’agit pas de se demander s’il sera possible d’intégrer le solaire au réseau, mais plutôt d’agir en amont en préparant le réseau à l’injection massive d’énergies renouvelables dans un futur proche.
Certains diront que cela a un prix. Et ils n’auront pas tort. Mais ne nous laissons par berner par la sémantique en confondant prix et valeur. Ces modifications constituent un investissement, non un coût. C’est-à -dire l’abandon d’une jouissance immédiate au profit d’une jouissance future. La notion d’investissement est fondamentalement liée à celle d’avenir, elle s’inscrit dans la durée et ne tolère pas le court-termisme.
L’immobilisme n’a jamais été et ne sera jamais une solution viable. La procrastination ne fera qu’empirer la situation en augmentant les coûts (et l’on parle bien ici de coûts économiques, et en particulier de coûts d’opportunité). Plus nous tarderons à agir, plus la facture sera lourde pour l’Etat et donc pour ses citoyens.
Depuis qu’elles sont compétitives, les énergies renouvelables transcendent les idéologies. Lorsque par exemple certains se réclamant du libéralisme les attaquent, ils renient les fondements même du courant de pensée auquel ils prétendent adhérer : elles favorisent la libre entreprise et créent de la valeur. Il n’y a donc pas lieu de se quereller à leur sujet.
Le sujet du climat est préoccupant, le temps presse pour intervenir avant d’atteindre un point de non-retour qui condamnera les générations futures. Et en parallèle nous nous débattons dans un marasme économique alors qu’un des relais de croissance les plus importants que ce siècle ait connu nous tend les bras. Le fait est que le photovoltaïque constitue une opportunité bénéfique pour tous. A ce titre il devrait être un sujet fédérateur et non clivant. Il existe bien d’autres sujets de débat, mais en ce qui le concerne cessons de discuter futilement : agissons !