Vincent Feltesse, maire de Blanquefort et président de la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), se déclare « consterné » mardi 8 mars 2011 par l’annonce d’une baisse des tarifs d’achat de l’électricité photovoltaïque en France. Les textes publiés samedi au journal officiel « ne laissent plus la place à aucune ambiguïté », estime-t-il, affirmant que « cette décision signe probablement le quasi arrêt de mort de l’usine First Solar à Blanquefort, qui devait être la première usine française de fabrication de panneaux solaires à couche mince ».
Le président de la CUB rappelle que ce projet d’usine représente un investissement chiffré à 95 millions d’euros et la perspective de « création de quelque 420 emplois ». Pour Vincent Feltesse, « la politique industrielle du gouvernement français ressemble à un immense gâchis. Là où nos voisins européens, à l’instar de l’Allemagne, l’Espagne ou encore l’Angleterre, affichent à la fois des ambitions fortes et lisibles et font le pari du développement d’une filière spécifique aux énergies renouvelables, la France s’arrête aux bonnes intentions du Grenelle de l’environnement ».
UN « EMBALLEMENT SPÉCULATIF » EN AQUITAINE SELON L’ÉTAT
Le préfet de Gironde et d’Aquitaine Dominique Schmitt a réagi ce 10 mars 2011, en affirmant que la « révision des dispositifs existants s’avérait nécessaire devant l’emballement spéculatif constaté sur ce marché qui amenait l’installation massive, notamment en Aquitaine, de panneaux importés dans des conditions environnementales, urbanistiques et de qualité ne répondant plus aux exigences du Grenelle de l’Environnement et du développement raisonné des énergies renouvelables ». « Tous nos voisins tels que l’Espagne, l’Allemagne ou encore la République tchèque ont été confrontés à un problème similaire et ont eu à réviser récemment leur cadre réglementaire », souligne encore le préfet, assurant que pour le projet de First Solar à Blanquefort, les « services de l’Etat restent mobilisés [via un appui sur la conduite des procédures publiques et des financements État et Feder] pour assurer le meilleur aboutissement de ce projet important pour l’agglomération bordelaise et la filière photovoltaïque ».
De son côté le groupe First Solar, qui avait décidé en décembre 2010, de geler ce projet d’usine, indique qu’il « étudie actuellement avec son partenaire EDF Énergies nouvelles toutes les conséquences du nouvel arrêté ». « Le projet reste gelé, aucune décision nouvelle n’a été prise », affirme la firme par la voix de son agence de relations publiques en France, l’agence Burson-Marsteller.
RECOURS CONTRE UN AUTRE PROJET DE FIRST SOLAR
La société First Solar a un autre projet en banlieue bordelaise, sur la commune de Cestas, de création d’une centrale photovoltaïque au sol sur une superficie de 251 hectares. La Sepanso Gironde, principale association environnementale du département, vient de déposer un recours devant le tribunal administratif de Bordeaux pour demander l’annulation des arrêtés préfectoraux autorisant la construction de cette installation, qui selon elle, sous-estiment les impacts environnementaux de ce qui pourrait devenir la deuxième centrale solaire la plus importante d’Aquitaine.
L’association de défense de l’environnement, affiliée à FNE, avait déposé des recours gracieux en novembre dernier demandant au préfet de revenir sur sa décision, mais sa requête était restée sans réponse.
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