IBC SOLAR : « Nous voulons une règle du jeu claire ! »

François Montel, PDG de la société IBC Solar, a répondu aux questions de « Plein Soleil ».
PS : Comment IBC Solar a réagi à la « tourmente photovoltaïque » de ces derniers mois ?
FM : Nous souffrons sur les deux types de marché photovoltaïque : résidentiel et grands projets. La diminution de clientèle sur le marché résidentiel (40% de pertes) est en outre totalement aberrante, puisque le moratoire ne concerne pas les particuliers ! On voit là le résultat de la fragilisation de l’image du photovoltaïque chez les particuliers, qui considèrent à présent les acteurs de la filière comme des « chasseurs de prime »
PS : Comment avez-vous perçu le projet de texte qui est paru la semaine dernière ?
FM : Sur l’idée de départ de la concertation Charpin-Trink, nous étions d’accord. Il était clair que la filière s’emballait, qu’il fallait en reprendre le pilotage, redéfinir des règles. Mais sur le résultat qui nous a été soumis par ce projet de texte, c’est une grosse déception : aucune des propositions majeures n’a été reprise, ni sur les tarifs, ni sur les volumes, ni sur les règles générales (file d’attente, par exemple). Le gouvernement est en train de décrédibiliser la filière. Ce projet n’est pas du tout le reflet de la concertation qui a eu lieu. On se demande alors quel est l’intérêt de l’avoir organisée !
Le gouvernement souhaite d’ailleurs créer une commission de régulation, ce qui pourrait être une bonne idée, pour pouvoir continuer la concertation au fil de l’eau. Il reste peut-être un espoir d’être écouté !
PS : Quel est votre sentiment et votre stratégie aujourd’hui, à IBC Solar ?
FM : Il nous reste encore une lueur d’espoir que ce projet de décret ne soit pas définitif. Des amendements restent possibles. Nous revoyons également nos offres et nos produits en fonction de ce qui a été annoncé. Les critères techniques vont être beaucoup plus stricts, donc nous adaptons nos produits pour qu’ils correspondent aux critères demandés de l’intégration au bâti et l’intégration simplifiée. En tout cas nous restons engagés sur ce marché.
PS : Vous restez donc optimiste, globalement ?
FM : Oui, malgré le côté difficile de la période, IBC Solar ne se décourage pas. Nous avons 28 ans d’existence, et nous consacrons uniquement au photovoltaïque depuis nos débuts; nous avons créé des emplois, diversifié nos offres et nos services. Mais pour pouvoir continuer à être une société responsable qui produit et embauche, il nous faut connaître des règles claires ! Et avoir du temps pour amortir les changements et adapter nos offres au marché. En 2010, il y a eu trois modifications majeures, autant dire qu’il était impossible de se positionner de manière durable sur le marché.

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