Les Français plébiscitent par millions l’énergie solaire et installent par dizaines de milliers des systèmes photovoltaïques sur leur toit. Avec les décisions du Grenelle de l’Environnement, la France avait enfin trouvé sa place au sein des pays visionnaires en matière d’électricité solaire. L’annonce d’un crédit d’impôt qui serait réduit de moitié dès le 29 septembre sans attendre le vote de la nouvelle loi de finance, est de nature à rompre la confiance des entreprises et des citoyens dans la parole de l’Etat.
Aussi, si nous prenons acte des mesures transitoires pour l’application de cette baisse du crédit d’impôt, qui étaient nécessaires pour éviter à des milliers de français d’être lésés et en conséquence l’hécatombe au sein du secteur photovoltaïque français, nous retenons qu’une stratégie de déstabilisation est à l’Å“uvre, dont les marqueurs sont une réduction brutale du crédit d’impôt, un manque de visibilité pour les tarifs d’achat, une carence de politique industrielle cohérente et une absence totale de concertation.
Aujourd’hui, les entreprises du secteur, après avoir investi depuis trois ans des millions d’euros dans un outil industriel national et dans la compétence humaine, ont besoin d’être rassurées par l’Etat sur leur perspective économique. Plusieurs actions nous semblent fondamentales, pour ne pas éclipser le secteur solaire français :
- Confirmer la vision à long terme dans laquelle s’inscrit la politique de développement du photovoltaïque en France, pour donner de la visibilité aux acteurs concernés,
- Prendre la peine d’une réelle concertation avec les professionnels du secteur, et cesser les décisions unilatérales sans donner de préavis,
- Créer les conditions d’un marché français suffisant au regard du marché mondial, pour ne pas décourager les investissements prometteurs en cours et donner de la perspective de débouchés aux efforts considérables de R&D en cours,
- Poursuivre nos efforts dans la qualification de la filière, pour être au rendez-vous des enjeux d’ici 2020 avec la banalisation des bâtiments à énergie positive et l’atteinte de la parité réseau.
Le marché français n’a besoin que de quelques années de soutien, pour donner naissance à une filière industrielle et de service pérenne. Ce soutien public momentané, permettra de développer des emplois et une industrie compétitive, pour les solutions photovoltaïques, la conception/réalisation de réseaux électriques intelligents et la construction de bâtiments à énergie positive et la vente à l’export. L’éclipse du secteur photovoltaïque en France n’est pas une fatalité, mais relève d’une vision politique et d’une relative constance dans les mesures de soutien. Les prochains mois seront cruciaux pour que la France ne sorte pas d’ici 2012, de la trajectoire des pays visionnaires en matière d’électricité solaire.
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